31 mars, 2006

Tout mais pas perdreu mon ââmeu

20H30 Le voilà qui re-pouffe... Je sais bien qu'il ne supporte pas que je m'avachisse devant Plus belle la vie, mon homme (pas la peine de me faire la morale, je sais bien que c'est nul rhôôôô), mais quand même! Qu'est-ce qui le fait rire ainsi? Le jeu des acteurs? Que nenni... Avec son oeil froid de télespectateur réfractaire, monsieur a repéré qu'au bar du Mistral, on ne boit que dans des tasses vides. Malheur : il a contaminé mon oeil ingénu : maintenant, quand ils trinquent, je tique !

G.

29 mars, 2006

Chouchous

Dans mon lycée, il était de coutume de décerner, à son insu, au garçon le plus quiche le titre peu envié de "Choco d'Or". Je ne participais pas à ces élections, trop peu investi dans mon bahut pour connaître ces secrets quasi maçonniques. Je me dis que les intrigues d'un lycée au quotidien valent bien les arcanes vaticanes.

Ainsi, à la même époque, je me contentais d'élire mes chouchous, tous journalistes sur FR3 (ça ne nous rajeunit pas). Je ne sais pas d'où venait mon faible pour eux : peut-être que le directeur de la rédaction avait les mêmes goûts que moi, allez savoir. Certains ont bien mal tourné : quand je songe que le premier des chouchous fut Henri Sannier, élu homophobe réduit à présenter le journal du sport, je me dis que mes inclinations frisaient le contre sens. J'y repense aujourd'hui parce que Louis Laforge, "nez tordu", successeur de Carolis à Des Racines et des Ailes, fut l'un d'entre eux. Mais aucun n'éclipsera jamais le seigneur des journalistes, Philippe Lefait, le seul présentateur que même Brigitte Fontaine a renoncé à embêter. Peut-être parce qu'il était le seul à s'intéresser à ce qu'elle fait, sans s'attendre à affronter une cinglée. La classe... Comment voulez-vous que des Fogiel ou des Ardisson soutiennent la comparaison?
G.

Poussiéreuse mémoire


Devant le somptueux documentaire Des Racines et des ailes sur la Sicile, j'ai passé une demi-heure maussade (et il fallait le faire!) à asticoter ma mémoire... les prisons de Denys de Syracuse, ces carrières à ciel fermé (ça se dit, ça?), ça s'appelait comment? Je n'osais même pas me laisser aller à admirer Segeste ou Taormine, de peur d'oublier que j'avais oublié leur nom... Pour un forfait pareil, j'aurais bien mérité de finir aux Latomies !

G.

Ils nous quittent

Quelques bouleversement à venir. En ce mois de mars, des départs en masse sont annoncés : nous allons nous sentir bien seuls, entre ceux qui disparaissent de la toile et les nombreux collègues qui sont appelés à émigrer - la Maison ne s'est pas montrée avare en mutations, cette année; cela dit, vu la quantité de postes supprimés partout en France, je me demande où ils vont atterrir!
Reste à savoir si cela promet des jours tristes ou des jous meilleurs...

G.

Joyeux anniversaire

Ce matin, des élèves m'ont souhaité un joyeux anniversaire. C'était sympa, mais totalement hors de propos. Du coup, j'aurais peut-être un cadeau le jour de mon vrai anniversaire!

G.

27 mars, 2006

WANTED


WANTED :
NOM : Le Bolivien
Dernière adresse connue : Coucouville
Chefs d'accusation :
- sabotage
- crime contre la langue française
- mauvaise foi criante

26 mars, 2006

Petit-mot-logie

Peu de mots français ont une étymologie aussi belle que celle de "vestige". La ruine, sa rivale tristement polysémique, se caractérise par l'idée de destruction. Le vestigium est d'une trempe autrement poétique : il est l'empreinte de pas, si fraîche que l'absence de celui qui l'a faite semble presque irréelle.

N'hésitez pas : laissez ici vos vestiges, et ce sera comme si vous étiez près de nous.

G.

'Core un test


Le prince
charmant


Le prince charmant


Vous êtes "Le prince charmant".

Vous êtes jeune, beau, riche, intelligent, célèbre. Vous avez tout pour
plaire, ou du moins

vous réussissez à le faire croire. Tout le monde souhaite votre
compagnie. Ca tombe bien, car

vous aimez être désiré. Mais vous avez parfois l'impression qu'on ne
vous aime que pour votre argent.


Pour vous, la vie est simple comme un glissement de carte de
crédit.

Votre blog est l'histoire de vos succès


Quel genre de pédéblogueur êtes vous ? par Gratyn

25 mars, 2006

Ce que j'ai appris aujourd'hui 4

"De retour lundi : soyez nombreux à vous faire entendre" annonce le drap, à la grille du bahut. La révolution continue, mais marque une pause. Mme M. en profite pour faire les vitres. Deux maso persistent à faire passer des oraux; je suis l'un d'eux.

Au menu du jour :
  • Le latin est un Livre Saint écrit en arabe
  • Anne Frank a été exportée dans un camp de concentration (ravages de la mondialisation)
  • La Joconde est un tableau de Picasso
  • Un drame romantique, c'est quand on aime quelqu'un qui ne nous aime pas (qu'est-ce qu'on en connaît, des drames romantiques, dans nos vies!)
G.

24 mars, 2006

Dans mon assiette

Pas de déception, pas de nostalgie trompeuse : Le Festin de Babette est bien le film émouvant et drôle dont je me souvenais.
Double tendresse du spectateur, occupé à apprécier le film et à retrouver ses émotions d'enfant.

G.

Subtil? Oui, je sais

S : _ J'ai dit aux élèves que rester dans leur canapé, c'était une curieuse façon de faire la grève
G: _ Si encore ils allaient la faire sur la plage, ça se justifierait!
S:_ Sous les pavés...

Ce que j'ai appris aujourd'hui 3

Révolution en marche à Coucouville : J+4. Examen de mes acquis du jour :
  • Ovide, auteur latin, s'est longuement inspiré de son prédécesseur Fénelon
  • Alcyone est malheureuse, parce que son mari Céyx est parti à la mer (le veinard, dommage qu'avec la tempête qui l'a englouti, il n'ait pas eu le temps de parfaire son bronzage!)
  • un conte merveilleux = un conte qui se termine bien. D'ailleurs dans le-dit conte de Voltaire, il y a un roi et une princesse. CQFD.
  • Au pouvoir en 1789? Louis XIV (on lui aura coupé la tête trois fois aujourd'hui), Napoléon ou encore la bourgeoisie.
  • Avant christophe Colomb, il n'y avait pas d'habitants en Amérique.
Encore une journée riche en enseignement!

G.

23 mars, 2006

Le Rectorat

Hier, dans un courageux élan, je décidai d'appeler le rectorat afin de réclamer mes sous.
Standardiste enjouée: "Rectorat de l'Amienie, bonjour!
Moi: Bonjour, je voudrais parler à la personne qui s'occupe des remboursements de frais..
S. e.: Ne quittez pas, je vous passe le service concerné.
Musiquette d'attente
Personne aimable:Bonjour, que puis-je pour vous?
Moi: Eh bien voilà, j'ai corrigé il y a trois semaines les épreuves écrites du CAPLP ***** et je voudrais savoir si mes feuilles de demande de remboursement de frais de déplacement et d'hébergement sont bien arrivées...
Personne aimable: Ah mais ce n'est pas le bon service, je vous le passe, attendez un instant s'il vous plaît.
Musiquette d'attente (bis)
Personne: Bonjour, c'est pour quoi?
Moi, améliorant mon laïus: Concours interne... remboursement... Paris... frais...
Personne: C'est pour quel concours déjà?
Moi: le CAPLP *****
Personne: AH mais ce n'est pas moi qui m'en occupe. Je vous passe quelqu'un d'autre.
Musiquette (ter)
Personne peu amène: Allô!
Moi (même tirade que plus haut)
Personne peu amène: Je ne gère pas ces dossiers, je vous passe la responsable.
Musiquette (c'est quoi cet air???)
Personne molle: Oui, c'est à quel sujet?
Moi (répétant mon discours, serein): REMBOURSEMENT... FRAIS... QUAND?
Personne molle: Ah, c'est ma collègue qui s'en occupe, mais elle est absente. Je vais regarder quand même, attendez... (long moment, papier froissés)... Votre nom? C'était quelle année le concours?
Moi, légèrement surpris: Mais c'est de cette année...
Gentille mollasse: Aaah! C'est pour ça... Vous savez, il y a des gens qui attendent depuis 1995 (véridique) et de toute façon, tout est bloqué jusqu'au 1er avril à cause de la loi, là...
Moi: la LOLF...
Mollasse: Oui, la loi des finances. Bon, j'ai votre papier sous les yeux, mais ma collègue est absente et puis, je veux pas vous inquiéter, mais il y a du retard à traîter, et de toute façon, avant le 1er avril...
Moi: oui mais, vous comprenez, il s'agit de sommes importantes: il y a une semaine d'hôtel, des notes de restaurant, un plein de carburant... et c'était à Paris!
Momolle sympa: Enfin, vous c'est des frais de déplacements, alors ça ira plus vite que des frais de mission (déplacement ou mission, y a intérêt qu'ils raboulent le fric, vu que j'ai dépensé un tiers de mon salaire pour corriger 104 copies en quatre jours...!)

C'est officiel, la maison des fous existe bel et bien...

V.

A l'emporte pièce

Y a rien de pire qu'un scientifique croyant... hormis une pédale de droite, peut-être.

Avec celle-là, je vais encore me faire des amis, moi!

G.

Grosse cylindrée

Encore la révolution au lycée de Coucouville. Jour 3.

Ce matin, une élève sur 35. Je l'envoie au CDI, histoire qu'elle révise ses oraux blancs de français. Désillusion.
D : Dis-moi, j'ai vu ton élève au CDI. Elle révise son code de la route!
G: C'est pas vraiment étonnant : on n'arrête pas de reporter les oraux à cause du blocus. Forcément, ça doit lui paraître bien loin!
V : Et puis surtout, sans te faire de peine, t'es quand même vachement moins attirant qu'une voiture!
G : ...

Rassurez-vous, j'ai eu ma vengeance!
V : Mais comment vous faites pour avoir des élèves aux oraux dans ces conditions? Moi, j'en ai vraiment AUCUN!
G : Qu'est-ce que tu veux : je suis une belle cylindrée, moi!

22 mars, 2006

Haute lutte

Non, je saurai résister à ce réflexe qui m'invite régulièrement à écrire LOL en marge des copies!
Des effets néfaste du net...

G.

Scoop

Il y avait un lecteur assidu pour la rubrique "Dans la chemise rouge"... Qui l'eut cru?
Pas de bol, j'ai laissé la-dite pochette chez mes parents!

G

P.S. : Tu es sûr que ce n'est pas de l'ironie, R.?

Tranquille le chat

Encore une fois, le chat le plus long du monde s'est avéré aussi le plus placide. Le véto, qui avait apparemment eu maille à partir avec son précédent patient, l'a félicité. C'est vraiment bête, mais je me suis senti fier de lui. Instinct paternel...
Voilà un petit chat en pleine forme et bien vacciné!

G.

21 mars, 2006

Folle jeunesse

"Une révolution révolutionnaire" scandait K., me présentant son laïus en vue d'un concours d'éloquence. C'était hier soir. Il ne croyait pas si bien dire...

Plein de la généreuse insouciance du prof en début de carrière, j'ai sacrifié une demi-journée de congé sur l'autel de la conscience professionnelle : je devais faire passer des oraux blancs. J'en ai fait passé un, au lieu des huit prévus. Pourquoi? Mais parce que c'est la révolution au lycée de Coucouville : toutes les grilles étaient cadenassées dès 7h30 et renforcées de papier toilette. Blocus pour lutter contre le CPE (parce qu'à tous les coups, c'est le proviseur, alias le Bolivien, qui est derrière tout ça). Conscience politique admirable : à 9h30, les meneurs s'étaient tous barrés en ville ou au café du coin... Restaient leurs braves pédagogues, regardant tomber les flocons bien au chaud dans la salle des profs, du moins pour ceux qui avaient réussi à passer.

Et à quoi ça rêve, des pédagogues désoeuvrés? Au fric, pardi. Bâtissant des chateaux en Espagne, nous avons projeté à quatre de former le cartel de Coucouville : traffic de drogue, d'armes, de blanches et d'organes. Devinez quel est le sadique qui a proposé ce dernier pôle d'activité?

Quand ça ne rêve pas à la poule aux oeufs d'or, ça passe son temps à se dévaloriser, en scrutant les listes de bac de ses collègues :
"Oh! Tu connais plein de choses!
_ Non, c'est toi!
_ Tu m'épates! C'est qui cet auteur? Comment tu as le temps de faire tant de choses?
_ Tu déconnes! C'est pas moi qui étudie l'Humanisme avec des séries technologiques"...
Chacun ses lubies. Marrant de constater combien nos descriptifs d'activités (comprendre : listes de bac) révèlent nos personnalités!

G.

P.S. : au fait, devinez qui va devoir sacrifier un samedi matin pour faire passer (???) des oraux blancs?

20 mars, 2006

Ce que j'ai appris aujourd'hui (bis)

Quant à moi, après avoir appris mardi dernier que non, je ne partais pas en Espagne, j'ai découvert aujourd'hui avec émotion mon emploi du temps pour la dite semaine des voyages.
24 heures de cours sur quatre jours, deux journées à 7h (pour les non enseignants, je vous confirme que oui, c'est énorme).
Une heure de "prépabrevet" avec quatre classes différentes de 3e - plus ou moins inconnues au bataillon.
Six heures avec mes 4e (ils vont être ravis), les bons élèves en moins.
Deux heures de prépabrevet avec un mélange de deux classes de 4e que j'ai une fois par quinzaines.
C'est officiel: il faut être superprof, ou ne plus préparer ses cours.
Heureusement que l'improvisation me réussit. Je sens que ça va être free style cette semaine: allez, atelier d'écriture, lecture à voix haute et révisions à tout crin!
V.

Ce que j'ai appris aujourd'hui

On devrait tous se livrer à ce simple examen de conscience : en quoi suis-je plus savant ce soir que ce matin? Aujourd'hui, j'en ai appris assez pour devenir docteur, je pense. Petit aperçu :
  • L'Ethyopie est une forme d'apologue
  • La Bruyère écrit des livres pornographiques (X)
  • Didactique, ça veut dire comique
  • 'core Ménélas a enlevé Hélène à son mari Pâris
Quelle somme de connaissances sera mienne, demain soir!

G.

19 mars, 2006

De la dictature

Ou comment faire goûter les joies de la démocratie aux enfants par un emploi modéré de la pédagogie de la terreur.
Jeudi après midi, sonnerie de fin de cours pour MES 6e (le professeur principal possède ses élèves, comme au bon vieux temps des serfs). Je rappelle que j'en vois une partie à 8h le lendemain, avant de basculer dans une autre dimension: des huées me répondent. L'instant de sidération passé, je couvre le brouhaha général de toute la puissance (maîtrisée) de mes cordes vocales et annonce des représailles collectives pour le lendemain tant que je ne connaitrai pas les coupables.

Vendredi matin, 9h. Acte I. Châtiment
Les élèves entrés restent debout pendant que je les engueule copieusement.
J'annonce la sanction collective, volontairement bête: recopier le dernier texte étudié.
"En entier??? s'exclament plusieurs élèves en même temps.
- Deux fois, réponds-je après un silence. Et je ferai recommencer s'il y a une erreur de copie.
Par ailleurs je colle toute la classe jeudi matin de 8h à 9h. Peut-être cela vous fera-t-il réfléchir lorsque dans un instant vous remplirez le petit papier où vous me direz ce que vous avez vu et entendu.

Acte II. Délation
Je fulmine, le regard noir, pendant que les petits crayons s'agitent. Décapite l'imbécile qui demande à son voisin l'orthographe d'un nom. Avant de lire les billets, j'annonce:
"Exercices, page 108.
- Lequel?
- Tous."

Acte III. Confrontations
Recoupements. J'appelle les accusés dans le couloir. Aveux, dénis, petits mensonges, yeux humides. Bruissement dans la classe, porte ouverte:
- Si je vous entends encore, je ramasse et je note!
La sonnerie de la récréation retentit. Je fais mariner mes petits harengs, qui suent toujours sur leurs exercices, les appelant un par un pour les autoriser à sortir, laissant les coupables bûcher encore un peu.

Conclusion: enseigner en collège nécessite une bonne dose d'énergie et de théâtralité. Il faut (faire semblant d') y croire pour être crédible.

V.

Movida

Bête coup de stress, hier à 18 heures. F. m'a invité pour un apéro chez elle, en ajoutant "Viens accompagné!". Dans l'après-midi, elle m'a appelé pour me donner des informations pratiques sur la soirée; au cours de la conversation, je suis pris d'un doute : est-ce qu'elle a bien compris que je vivais avec un garçon? Est-ce qu'il est encore temps de le lui préciser? Les mots restent coincés dans ma gorge. Je me sens bête. Si elle ne l'a pas encore compris, ce sera donc la surprise du chef...

"Venez à 19 heures. Il y aura pas mal de gens que tu connais : S., Ouech-ouech-man et sa femme, M., L. et J.P. Dal"

Gloups. Je fais un rapide calcul : S. trouve que mon homme a une voix de ministre au téléphone. Donc elle sait. Maintenant, j'ai beau fouiller ma mémoire, je ne vois rien qui puisse me laisser penser que les autres sont au courant. Ce n'est pas que je sois honteux, mais je ne me vois pas débarquer sur mon lieu de travail en claironnant devant mes collègues que je suis un authentique PD, certifié à 75% par un quizz internet à la con. Ne sois pas sot, Guillaume : tous tes collègues savent que tu es casé, mais tu éludes conscienceusement les questions trop précises. Les plus finaux doivent bien se douter de quelque chose, non? Malgré cela, certains persistent à te voir marié dans l'année ou à s'étonner que tu ne planifies pas un plan de procréation, sans compter ceux qui, comme JP Dal (re-gloups) s'obstinnent à verser dans la blague modérement homophobe.

Forcément, on part à la bourre. Moi, j'aurai bien aimé être sur les lieux en avance, pas simplement par politesse ou parce que j'ai horreur d'arriver en retard, mais aussi par stratégie. Je n'étais pas pressé de sentir douze paires d'yeux se braquer sur nous deux. Oui, je sais ce que vous allez me dire, mais c'est comme ça. 19h25, on se gare devant chez F. Soulagement : on devine par la fenêtre qu'il y a encore bien peu de monde (mauviette-mauviette-mauviette). F ouvre. Je ne saurais dire si je vois furtivement passer une ombre de panique dans ses yeux; celle-ci était plus probablement dans les miens.

Deux individus sont déjà là : une amie de F., préposée aux fourneaux, qui repartira avant que les autres n'arrivent; et un individu de sexe masculin que je ne tarde pas à identifier comme JP. Grand prince, celui-ci ne fera pas de remarque grinçante. Ouf. Au cours de la soirée, tout le monde aura eu le sentiment d'avoir déjà croisé Vincent quelque part (à telle conférence, à tel repas de fin d'année...), aura pas mal mangé et beaucoup bu. A bien y réfléchir, les moins subtils ou les plus bornés peuvent toujours ne pas avoir compris que Vincent est mon homme rien qu'à moi, mais ça tiendrait de la cécité volontaire. Après avoir menacé M. de le outer auprès des élèves pour participation à des jeux télé, s'il ne nous fournissait pas la cassette de l'émission du Juste Prix où il fait face à Risoli (qui est effectivement un individu odieux hors-caméra), nous nous éclipsons. Une soirée sympa, finalement!

G.

Spéciale bouffe sur Arte

Ne manquez surtout pas deux films superbes, cette semaine, sur les ondes franco-allemandes : Le Festin de Babette, d'abord, film hypnotique et émouvant (jeudi 23 mars, 20h40); il ne s'y passe pas grand'chose, évidemment, mais le gosse que j'étais quand je l'ai découvert ne s'en est pas rembruni - il n'était pas loin de pleurer, du reste.
C'est une tout autre atmosphère qui règne dans Tampopo (vendredi 24 mars, 23h15), même si ce film est également lié à un souvenir d'enfance. Je me rappelle avoir beaucoup ri avec mon frère.
Ma seule inquiétude est d'être déçu en les revoyant... Allons, le jeu en vaut la chandelle!

G.

18 mars, 2006

Il m'a dit...

Votre blog, il est trop orienté. Il ne touche pas assez à l'universel pour impliquer ses éventuels lecteurs.

En gros, c'est un blog de profs comme il existe des livres de profs. Cela dit, François Bégaudeau a bien obtenu le 1er prix France-culture-Télérama ( je vous vois venir : c'est un prix décerné à un prof de lettres par des profs de lettres, c'est ça?) pour Entre les murs. Ce bouquin, on me l'a prêté avant que des articles ne fleurissent un peu partout, vantant un façonneur de langage hors-pair. J'ai lu, j'ai souri, puis l'ai mentalement classé dans la catégorie "ouais, et alors ?". Je suis ensuite tombé des nues en entendant la symphonie des louanges. Eh! Et si notre blog, c'était pareil, finalement? Un potentiel succès critique?

La vérité, m'sieur, j'm'en balance. Au bout du compte, c'est pour moi que j'écris, histoire de ne pas perdre la main. Quant à l'état de prof, c'est quelque chose qui vous occupe l'esprit bien plus que 20 heures par semaine (oui, je compte les heures sup'). On ne s'en départ pas en quittant le bahut (départir? tssssss... il a dit aussi que j'employais des mots trop compliqués). Alors, c'est naturel d'en trouver un prolongement sur ce blog. Un sacerdoce? Faudrait voir à pas exagérer!
Tout ça pour dire que j'ai fait une rencontre épatante hier, avec une personnalité hors-norme qui m'a fait mourir de rire, sans pour autant que l'on cesse de se vouvoyer un seul instant. On a parlé coracle et estagnon (j'avoue khoyot, l'estagnon, je ne l'ai ajouté que pour toi!). Comment je l'ai rencontrée? Oh, ça ne va pas vous intéresser : encore une histoire de prof!

G.

14 mars, 2006

Brève de cantine

F : Il paraît que le virus de la grippe aviaire, il résiste bien au froid...
M : Oui. Il peut vivre un mois et demi sur un pneu!
G (l'air grave) : Est-ce qu'il y a des risques de contamination de pneu à homme?

G.

13 mars, 2006

Brève de porcelaine

Dans les toilettes pour professeurs couillus du lycée de Coucouville. Votre serviteur est posté devant l'un des urinoirs. Grincement de porte. Quelques pas qui semblent s'arrêter à une distance diplomatique. Une voix :
"C'est du monoplace"
C'est vrai que les deux vespasiennes sont situées très près l'une de l'autre, sans claustra; ça heurte les pudeurs. Moi, je m'en suis toujours foutu, mais il y a des mecs que ça bloque. Et là-bas, ça bloque beaucoup! Je réponds :
"Disons que c'est du faux bi-place" (pas trouvé mieux).
S'ensuit un échange palpitant sur l'organisation spatiale de l'espace, tandis que je lui cède la place. Il conclut : "Ils ont du croire qu'on était homo; ça arrive, ça"
Moi, gêné, les mains ensavonnées : "En même temps, ce serait bizarre de profiter du lycée pour faire ça, non?"
... sauf si mon collègue de philo est partant!
il m'a semblé qu'il a continué son soliloque, mais le vrombissement du sèche-main m'en a épargné la teneur. Vive la technologie!

G.

Génies électroniques

Je rentre dans la salle d'examen blanc pour relayer mon collègue. D'emblée, j'en repère un qui s'agite convulsivement sur sa chaise en lançant des "PD!" et des "pfff n'importe quoi!". Ce n'est pas (encore) après moi qu'en avait notre jeune Gilles de la Tourette, mais après mon collègue. Il faut dire que, non content de se pointer avec un quart d'heure de retard à son épreuve, il refuse de poser sur le bureau son portable qui a sonné dix minutes avant... Je me dis qu'il a quand même pas mal d'endurance pour tortiller comme ça depuis si longtemps. Tout cela est d'excellent augure : j'en ai pour deux heures de supplice à surveiller ces lascars.
Cinq minutes après le départ d'O., monsieur de la Tourette vient déposer de son propre chef son portable sur mon bureau. Bonjour l'esprit de contradiction - j'imagine que quand on est un mec, un vrai avec des yeuk, on ne baisse pas son froc devant un prof qui vous demande d'obtempérer. Dix minutes après, il me demande :
"Vous pouvez pas effacer c'qu'il a écrit l'autre
_ Je n'efface rien"
On va dire que j'ai eu une heure de franche paix. Après, j'ai eu de francs pets. J'ai affecté l'indifférence pour les trois ou quatre premiers : ils fleurissaient isolément; de toute façon, je n'avais pas envie de rentrer dans ce jeu-là, pas en bac blanc. Et puis s'il s'agissait d'aller éprouver mon flair à tous les sens du terme ou d'inspecter leurs sphincters, autant s'arrêter là.
Mais eux ne s'arrêtèrent pas là. Notre pétomane indéterminé (enfin, à peu près localisé tout de même) s'est piqué d'enchainer les perles : un happening en pleine mati-nez.
La pique cinglante? quel intérêt. Ils ont 18 ou 20 ans. Ils n'ont pas besoin de moi pour apprendre qu'il y a des choses qu'on ne fait pas en classe. Mais pour ne pas être en reste, sans m'énerver : " Il fallait me dire que je rentrais dans une porcherie, j'aurais pris des bottes.
_ Et une fourche" (il mime)
Si tu veux, Ducon...
C'est gagné, ça n'a plus rien d'un bac blanc. Je passerais sur les spécimens qui justifient leurs chuchotements, sur les rots qui ont apporté un vent de variété dans notre monde b-anal... Cette section mérite bien son nom de génie!
"Vous pouvez au moins l'marquer qu'j'ai mis mon portable d'moi-même sur vot' bureau
_ Mais c'est fait...
_ Ah ouais. J'peux voir c'qu'il a marqué l'autre?
_ Bah non.
_ Ah ouais, d'accord! Bon après midi, môssieur! "(le rose, c'est pour restituer toute l'obséquiosité de l'intonation)
L'avantage de cette dream team, c'est qu'ils rendent leurs copies très en avance... et qu'ils donnent de quoi causer en salle des profs.

12 mars, 2006

graffito

Lu dans les toilettes d'un bar hype de la Panamie :
"Pauline partout,
Justine nulle part"


11 mars, 2006

Sécurité routière

La dame qui est venue au collège pour traumatiser les petits 5èmes à force d'images chocs de cadavres désarticulés et de voitures déchiquetées ne croyait pas si bien dire : si on ne parle pas de sécurité routière en famille, c'est par superstition. Elle a parlé, et les grosses frayeurs se sont succédé sur l'asphalte.
Pour mémoire, je rappelle que la route de Patelinvillers est sujette à la malédiction du mardi. Déjà deux voitures de flinguées cette année; ajoutez-en une troisième! Mes collègues ne sont pourtant pas des folles de la route! ça va sentir le neuf sur le parking du collège! Enfin, si je reste vivant suffisamment longtemps pour faire frétiller mes narines, parce que deux camions ont voulu ma peau le même jour. J'ai longtemps pensé qu'on ne donnait le permis poids lourds qu'à des gens vigilants, doués d'un minimum de conscience et de respect pour la vie d'autrui. Même lorsque des deux tonnes déboulaient en trombe derrière moi dans des villages tout en courbes en m'étourdissant d'appels de phares pour m'exhorter à me défier des limites de vitesse ou à rouler sur les trottoirs pour les laisser passer, je continuais de le penser.

Mais qu'un camion se rabatte, en pleine ville, sur la voie de droite sans contrôler si une voiture y roulait alors que, oui, il y avait la mienne, m'obligeant à déborder sur la piste cyclable et m'y arrêter (pour le coup, pas eu le temps de vérifier si un vélo arrivait!) sous peine de mort immédiate, ça fait douter de l'homo automobiliensis. Le pire, c'est qu'il ne s'est aperçu de rien - tout préoccupé de ma survie, je n'ai même pas songé à klaxonner... Plus tard, c'est un autre camion qui a décidé de dépasser une voiture aux feux de détresse allumés, tout en haut d'une côte... sauf que cette côte, moi je la montais, avec deux suivants suceurs de roues (forcément, à la vue de la-dite voiture, je ne roulais pas vite, puisque je m'attendais à une tuile pareille après l'expérience du matin). Le plus beau, c'est que sans renoncer à son dépassement qu'il commençait à peine au moment où il a dû nous voir apparaître, il a multiplié les appels de phares... CONNARD! (pardon).
Je suppose que c'était la Sainte-Imprudence, parce que tout le monde s'y est mis, ce jour-là. J'ai même cru un moment que j'avais réussi à devenir invisible (fermez vos salles de bain à clé!). La question qui m'agite est : la promotion des langues anciennes vaut-elle la peine que je devienne moi-même lettre morte?

Pour en revenir à l'intervention de la dame de la sécurité routière, plus que les images de carnage - si crues qu'elles ont suscité chez moi un paradoxal détachement -, plus que son pessimisme, plus encore que le récit minuté de la perte de son fils qui aurait mon âge, ce sont les larmes des gosses qui m'ont retourné. La sensibilité et l'empathie de certains amènent aussi à se remettre en question.

G.

D'un écran à l'autre

La théorie des vases communicants est l'une des seules données scientifiques accessibles à mon humble cerveau. Ma vie m'en donne régulièrement des preuves nouvelles. Il en va ainsi de ma gestion des écrans : ma consommation de télévision a chuté prodigieusement quand l'adsl a fait son entrée chez nous; aujourd'hui que je trouve moins de plaisir devant mon ordinateur, je redécouvre le bon vieux tube cathodique et ses facilités.
Déjà, je suis devenu accro à Plus belle la vie, ce qui est tout de même parfaitement grotesque. Mon homme hurle d'ailleurs quand je me branche sur France 3 (oh, si peu...), avant de battre en retraite devant l'ordi ou au téléphone. L'autre soir, quitte à verser dans la fiction française, je me suis enfilé les deux épisodes de "Fête de famille", juste pour le bonheur de pester après l'espèce de bombe sexuelle brunasse qui incarne le traditionnel Dom Juan de la série, le beau gosse immature. Ma reconquête de la télévision a donc commencé par les habituelles sottises.
Pourtant, ma force d'inertie m'a aussi conduit à de bonnes surprises : j'aurais presque pu passer pour un esprit éclairé et exigeant, devant mon débat nocturne rassemblant des écrivains francophones africains, antillais ou mauricien, autour de Claude Hagège qui se mettait à parler peul au beau milieu d'une envolée lyrique sur le sort de la langue française. J'ai même été pris de la fantaisie de vouloir les lire... faut déjà que je retrouve leurs noms!

Mais dis-moi, Alcib, que devient la littérature francophone nord-américaine? Il n'en était pas question dans cette émission - sans doute parce que le thème était l'incidence de la colonisation...

G.

08 mars, 2006

Invasion anti-franconique

Notre logiciel de messagerie a décidé à 19h04 que, yes yes yes, c'était mieux en anglais...
Isn't it?

G.

A celles qui ne seront jamais des Spectralia

Les mauvaises langues diront (diraient, plutôt, je gage qu'il n'y a aucune mauvaise langue parmi vous) que ma retraite n'aura guère duré longtemps - et alors?

Week-end d'escale en Panamie, pour fêter les anniversaires de Mab, ma soeur Mab, et de Paulinette. Officiellement, c'était en janvier, mais quand bien même! Pour Paupau, il est de tradition de le fêter en mars : pendant nos études, il y avait toujours un concours blanc ou un partiel fin janvier; aujourd'hui, la distance géographique n'arrange rien. Petite soirée entre survivants, à base de buffet froid de type "on mange pas équilibré, et alors, repasse moi les M&m's".
Mab, Paupau, huit ans déjà... Saby, pour nous, ça n'a même plus d'âge (mais continue à me faire remarquer que j'ai des boutons sur la tronche, et tu vas voir un peu!). Je vous embrasse, vous qui saurez toujours rester ancrées dans le présent.

G.

Petit Plaisir Quotidien

Glisser son doigt en travers de la gueule du chat qui baîlle

G.

07 mars, 2006

Craquage 5

Failli fondre en larmes devant Good bye Lenin...

*
Je reviendrai sur ce blog quand j'aurai les idées claires, quand j'aurai perdu cette désagréable impression de divaguer tout seul sur la toile et de ne rien y apporter d'intéressant . Cela ne me prendra sans doute pas beaucoup de temps, me connaissant... Je confie les clés à mon homme (et oui, il est enfin de retour auprès de moi!), en attendant. J'embrasse tous les passants - on dirait que je souffre de bouffées de tendresse!


G.

01 mars, 2006

Espèce de chatasse

Portes-fenêtres ouvertes, grand ménage, chat affolé. Chat disparu!!!
Voyons, les portes de la chambre et du bureau étaient fermées. Il n'aurait pas vu s'enfuir, à moins que... Il abuse! Je lui ai pourtant expliqué pour la grippe aviaire! Il fera tout pour me rendre dingue. Quelqu'un sait quand s'arrête l'âge ingrat félin?
Voyons, j'ai examiné vingt fois tous les placards, j'ai même vérifié dans le frigo (véridique... je sais pas trop à quoi je m'attendais!). "Chaton! Chat con!". Un énième coup d'oeil au-dessus des meubles de la cuisine. Vois rien. Je grimpe sur le plan de travail, au risque de me briser les os. Oh! Un chat noir dans la cavité de la hotte! Comme quoi, ce n'était pas si idiot de fouiller le frigo!
Comme je suis un atta sévère, le voyou a été puni : il a eu un gros câlin...

G.

Je me sens vraiment seul, moi, on dirait! Il revient quand mon homme?


L'hallu du jour

"M'sieur, vous nous avez manqué pendant les vacances
_ C'est très gentil, et parfaitement hypocrite
_ Bah non! Et puis comment vous pouvez le savoir?"

Argh! Il était sincère, ce con!

G.