Ce que je m’apprête à faire est d’une malhonnêteté intellectuelle rare… Je sais, enfreindre la propriété artistique, c’est mal, c’est très très mal. Circonstance aggravante : se moquer des gens, c’est pas gentil, c’est pêché, c’est peccato. Mais les faits remontent à deux ans, m’sieur l’avocat général. Et puis, franchement, quel être humain ayant par devers lui pareil trésor hésiterait à le partager avec ses précieux lecteurs, hein ? QUI ?
Pas moi. En rangeant lefoutoir qui nous sert de bureau, à l’assaut des amoncellements de papiers, je l’ai retrouvée. La claque. C’est à la fois son titre et son effet ; avouez que c’est bien trouvé. C’est parce que l’auteur est un génie, et précoce s’il vous plait !
Lorsque ma collègue d’espagnol a visé le nom d’Augusto sur la liste d’appel, elle s’est dit : chic ! Elle avait sa tête de classe. Depuis, oh depuis, elle a bien déchanté : Augusto n’était guère plus doué en espagnol qu’en français. Mais en fait, ce garçon cachait un immense talent qu’il a gardé secret jusqu’au mois de mai.
Ce talent, c’est celui de booster le flux de visiteurs de ce blog, en faisant fleurir les recherches google folles tordues. Mais je crois que vous vous en rendrez vite compte. Un petit retour en arrière s’impose pour vous expliquer comment je suis rentré en possession de l’unique manuscrit (m’enfin, on l’a abondamment photocopié depuis, rassurez-vous). J’étais lancé dans une enthousiasmante séquence sur la poésie romantique et avec l’origuinalité qui me caractérise, j’avais choisi Le Lac de Lamartine pour faire émerger les thèmes de prédilection du dit mouvement. J’ai été surpris de voir Augusto prendre activement son cours, mais pas au point de mener une enquête ; mon collègue d’anglais l’a menée pour moi, intrigué de voir l’élève le plus mou du monde écrire. Ecrire trop pour être honnête. Surtout quand il s’agit d’écouter une cassette.
« Qu’est-ce que c’est, ça !
_ Euh ! Prendez-le pas, prendez-le pas : c’est mon cours de français ! »
Il n’en fallait pas plus pour aiguillonner la curiosité de mon collègue. Et là, la claque ! (je sais, j’abuse). Il est grand temps de vous en livrer de larges extraits. ATTENTION AUX ÂMES PRUDES !
« Tout en se promenant, martine fait la brouette à poil pendant que le poète lui met son obus de 50 cm et la c’est le drame un cheval se pointe et met sa b… »
Bon, la suite c’est un peu dur, quand même. Je passe.
« alors la martine a une idée elle vit un ecureil est metta des noissette sur sa chatte est l’ecureil viain sur sa chatte et la martine mit la noissette dans sa chatte et l’ecureil entra »
Bah en fait, cet extrait-là ne valait guère mieux. Admirez au passage la maîtrise de la langue. Je passe l’éblouissant morceau de bravoure où les « oisseau » sont à la recherche d’une miche de pain (et devinez où elle est cachée !). Suite :
« le poète s’amuse bien avec la sulfateuse à moustache sa sulfateuse est tellement rapide que la martine commence à avoir une douleur au niveau du cul (…) et elle joui cômme une grosse truit, cômme dit la chanson : sa s’en va et sa revient » mais sauf que lui il en était a 100 coups de bite par minute :
Sauf que la c’est le drame, la martine tourna son jolie petit cu… »
Et là, c’est vraiment le drame (il ne croyait pas si bien dire, le bougre) : l’œuvre est figée pour l’éternité sous cette forme inachevée. Même expurgé, il faut avouer que ça reste effroyablement sordide. Dites-vous qu’il y en a trois pages comme ça, et que je vous ai épargné le pire (incroyable, hein ?).
G.
Pas moi. En rangeant le
Lorsque ma collègue d’espagnol a visé le nom d’Augusto sur la liste d’appel, elle s’est dit : chic ! Elle avait sa tête de classe. Depuis, oh depuis, elle a bien déchanté : Augusto n’était guère plus doué en espagnol qu’en français. Mais en fait, ce garçon cachait un immense talent qu’il a gardé secret jusqu’au mois de mai.
Ce talent, c’est celui de booster le flux de visiteurs de ce blog, en faisant fleurir les recherches google folles tordues. Mais je crois que vous vous en rendrez vite compte. Un petit retour en arrière s’impose pour vous expliquer comment je suis rentré en possession de l’unique manuscrit (m’enfin, on l’a abondamment photocopié depuis, rassurez-vous). J’étais lancé dans une enthousiasmante séquence sur la poésie romantique et avec l’origuinalité qui me caractérise, j’avais choisi Le Lac de Lamartine pour faire émerger les thèmes de prédilection du dit mouvement. J’ai été surpris de voir Augusto prendre activement son cours, mais pas au point de mener une enquête ; mon collègue d’anglais l’a menée pour moi, intrigué de voir l’élève le plus mou du monde écrire. Ecrire trop pour être honnête. Surtout quand il s’agit d’écouter une cassette.
« Qu’est-ce que c’est, ça !
_ Euh ! Prendez-le pas, prendez-le pas : c’est mon cours de français ! »
Il n’en fallait pas plus pour aiguillonner la curiosité de mon collègue. Et là, la claque ! (je sais, j’abuse). Il est grand temps de vous en livrer de larges extraits. ATTENTION AUX ÂMES PRUDES !
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Ça commence vaguement comme un cours de français, et ça glisse doucement vers la nouvelle cochonne, avec une espèce de verve homérique. Je ne résiste pas à l’envie de vous donner l’équivalent de « l’aurore aux doigts de rose » qui vient ponctuer la production d’Augusto : ça donne « et soudain c’est le drame, la Martine retourna son joli petit cul ». Et ça, c’est peut-être le passage le plus inoffensif… Je vous passe le début, pénible mixte de cours et de débordement d’hormones (« poème composé de 4 bites en 1 composer d’alexandrins ce qui nous donne 1 de 50cm »), pour en arriver aux passages croustillants…« Tout en se promenant, martine fait la brouette à poil pendant que le poète lui met son obus de 50 cm et la c’est le drame un cheval se pointe et met sa b… »
Bon, la suite c’est un peu dur, quand même. Je passe.
« alors la martine a une idée elle vit un ecureil est metta des noissette sur sa chatte est l’ecureil viain sur sa chatte et la martine mit la noissette dans sa chatte et l’ecureil entra »
Bah en fait, cet extrait-là ne valait guère mieux. Admirez au passage la maîtrise de la langue. Je passe l’éblouissant morceau de bravoure où les « oisseau » sont à la recherche d’une miche de pain (et devinez où elle est cachée !). Suite :
« le poète s’amuse bien avec la sulfateuse à moustache sa sulfateuse est tellement rapide que la martine commence à avoir une douleur au niveau du cul (…) et elle joui cômme une grosse truit, cômme dit la chanson : sa s’en va et sa revient » mais sauf que lui il en était a 100 coups de bite par minute :
Sauf que la c’est le drame, la martine tourna son jolie petit cu… »
Et là, c’est vraiment le drame (il ne croyait pas si bien dire, le bougre) : l’œuvre est figée pour l’éternité sous cette forme inachevée. Même expurgé, il faut avouer que ça reste effroyablement sordide. Dites-vous qu’il y en a trois pages comme ça, et que je vous ai épargné le pire (incroyable, hein ?).
G.
3 commentaires:
Avec des élèves si doués, tout professeur de français devrait se transformer en éditeur ;o)
Mon Dieu quel monument de la littérature!!
(Bon, je déconne mais en drôlement moins bien écrit, dans les thèmes ça me rappelle un peu un petit livret dégueu de Régine Desforges appelé le Cahier Volé je crois, comme quoi ton élève n'a rien inventé comme turpitudes (sauf que "soudain c'est le drame" c'était pas avec un cheval mais un énorme clébard, bref passons)).
Je ne sais ce qui est le plus exécrable, certains thèmes ou la forme sous laquelle ils sont traités ... Le pauvre poète.
Et le pauvre écureuil ...
Et dire que c'est l'avenir de la France... (Je me deviens bien ça pour justifier mon pseudo)
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