Que de péripéties au lycée de D.! ça commence comme une rumeur, enfle et devient certitude : l'une de mes collègues a été atteinte dans son droit à l'image : un plaisantin de 1ère a publié son nom et sa photo sur son blog, avec un commentaire peu sympathique (heureusement) pas insultant. J'avoue que je me demande toujours comment le pot-aux-roses a été découvert. Qui aurait été le prochain?
Deuxième événement qui me ferait tomber en amour avec mon administration : Guillaume intermittent de la littérature. L'anecdote nécessite un petit retour en arrière, que je veux le plus succinct possible : en début d'année, suite à la suppression d'une classe, je me retrouve en déficit d'heures. Mon proviseur peut donc disposer de moi à sa guise pour six heures. Il a fort peu d'imagination, me direz-vous, et j'en connais plus d'un qui m'aurait assigné tâche bien plus avantageuse : lui a choisi de me mettre en binome avec celle de mes collègues qui a en charge les terminales en littérature et qui partira bientôt en congé maternité - l'idée est d'assurer une transition tout en douceur pour cette classe à Bac. Revenons-en à aujourd'hui. A onze heures moins le quart, coup de fil en salle des profs. Comme j'ai été livré avec option standardiste (et oui, je suis polyvalent... attendez la suite, vous n'avez rien lu!), c'est moi qui répond, et tombe sur ma collègue.
" Bonjour, Guillaume. Tu as eu des nouvelles de Mme S. (proviseur adjointe)?
- Euh... (pressentant la suite, avec une singulière impression de déjà vu)
- Je ne peux pas venir aujourd'hui. J'ai demandé à Mme S si tu pouvais ne pas prendre les élèves à ma place, parce que je devais faire un corrigé et que tu n'as pas les copies... "
En bref, elle s'est heurté à un refus. Puisque je suis là pour ça, je dois la remplacer au pied levé, je la remplacerai, non mais! On met en place un plan d'urgence au téléphone. J'appelle à la rescousse ma collègue documentaliste. Pour la seconde heure, ça roule, mais pour la première je devrais me débrouiller tout seul, sans les ressources du CDI. Il faut que je bidouille un truc sur un bouquin que les élèves n'ont pas plus lu que moi et qu'ils n'ont pas avec eux; et je bidouillerai, c'est comme ça. Pas le temps d'avoir des scrupules! Ce n'est pas que j'estime que cela ait eu quelque utilité pour ces braves terminales (je tiens ici à rendre hommage à leur indulgence), mais techniquement, ces heures me sont payées, alors... C'est une situation très inconfortable de remplacer quelqu'un dont on apprend l'absence vingt minutes avant le début de son cours, mais c'est logique. L'aspect surprise du jour, je fais avec. Je n'en veux évidemment pas à ma collègue, absente pour de très bonnes raisons. Ce que je ne digère pas, c'est que l'administration n'a pas eu la délicatesse de me prévenir, alors qu'ils ont appris l'absence de ma collègue bien avant moi. Je suppose que si ma collègue n'avait pas cherché à me joindre, j'aurais dû deviner ce que j'avais à faire. Cela s'appelle comment ça? Soit on me considère comme une déité douée d'omniscience, instruit à la seconde de l'état de santé de tout le département et capable d'assurer un cours impeccable au débotté sur n'importe quel sujet, soit c'est du mépris et pour les élèves et pour moi et pour ma discipline, si peu exigente qu'elle s'improvise comme une quelconque jonglerie.
Si un jour vous avez besoin d'un soutien en lapon, demandez le prof qui peut tout!
Deuxième événement qui me ferait tomber en amour avec mon administration : Guillaume intermittent de la littérature. L'anecdote nécessite un petit retour en arrière, que je veux le plus succinct possible : en début d'année, suite à la suppression d'une classe, je me retrouve en déficit d'heures. Mon proviseur peut donc disposer de moi à sa guise pour six heures. Il a fort peu d'imagination, me direz-vous, et j'en connais plus d'un qui m'aurait assigné tâche bien plus avantageuse : lui a choisi de me mettre en binome avec celle de mes collègues qui a en charge les terminales en littérature et qui partira bientôt en congé maternité - l'idée est d'assurer une transition tout en douceur pour cette classe à Bac. Revenons-en à aujourd'hui. A onze heures moins le quart, coup de fil en salle des profs. Comme j'ai été livré avec option standardiste (et oui, je suis polyvalent... attendez la suite, vous n'avez rien lu!), c'est moi qui répond, et tombe sur ma collègue.
" Bonjour, Guillaume. Tu as eu des nouvelles de Mme S. (proviseur adjointe)?
- Euh... (pressentant la suite, avec une singulière impression de déjà vu)
- Je ne peux pas venir aujourd'hui. J'ai demandé à Mme S si tu pouvais ne pas prendre les élèves à ma place, parce que je devais faire un corrigé et que tu n'as pas les copies... "
En bref, elle s'est heurté à un refus. Puisque je suis là pour ça, je dois la remplacer au pied levé, je la remplacerai, non mais! On met en place un plan d'urgence au téléphone. J'appelle à la rescousse ma collègue documentaliste. Pour la seconde heure, ça roule, mais pour la première je devrais me débrouiller tout seul, sans les ressources du CDI. Il faut que je bidouille un truc sur un bouquin que les élèves n'ont pas plus lu que moi et qu'ils n'ont pas avec eux; et je bidouillerai, c'est comme ça. Pas le temps d'avoir des scrupules! Ce n'est pas que j'estime que cela ait eu quelque utilité pour ces braves terminales (je tiens ici à rendre hommage à leur indulgence), mais techniquement, ces heures me sont payées, alors... C'est une situation très inconfortable de remplacer quelqu'un dont on apprend l'absence vingt minutes avant le début de son cours, mais c'est logique. L'aspect surprise du jour, je fais avec. Je n'en veux évidemment pas à ma collègue, absente pour de très bonnes raisons. Ce que je ne digère pas, c'est que l'administration n'a pas eu la délicatesse de me prévenir, alors qu'ils ont appris l'absence de ma collègue bien avant moi. Je suppose que si ma collègue n'avait pas cherché à me joindre, j'aurais dû deviner ce que j'avais à faire. Cela s'appelle comment ça? Soit on me considère comme une déité douée d'omniscience, instruit à la seconde de l'état de santé de tout le département et capable d'assurer un cours impeccable au débotté sur n'importe quel sujet, soit c'est du mépris et pour les élèves et pour moi et pour ma discipline, si peu exigente qu'elle s'improvise comme une quelconque jonglerie.
Si un jour vous avez besoin d'un soutien en lapon, demandez le prof qui peut tout!
4 commentaires:
Moi je voudrais plutôt un soutien en lapins, avec tous ces beaux éphèbes qui courent les rues... et les palestres ;o)
Mais Guillaume, c'est qu'on a confiance en toi ; on sait que tu retomberas toujours sur tes pattes (le félin en toi)... alors que d'autres tomberaient tout bonnement dans leurs pâtes.
Toi, tu n'as jamais vu mon proviseur. Il y a quelques semaines, il m'a gratifié d'un "j'ai confiance en vous, mais..." on ne saurait être plus explicite!
Mais... ? Est-ce à dire que la confiance est limitée ? Le proviseur irait-il jusqu'à susciter une occasion de justifier qu'il avait raison de limiter sa confiance ?
Non, je ne l'ai jamais vu, le proviseur ; pourrais-tu mettre sa photo sur ce blogue ?
bah si je fais ça, je deviens aussi condamnable que ce petit couillon de 1ère qui a placardé ma collègue sur son blog. Je ne tiens pas non plus à défigurer notre page. Pour finir, mon pro, il faut l'entendre plus que le voir pour s'en faire une idée!
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