10 septembre, 2006

Jalousies

Si je mets ce mot au pluriel, c’est que je n’ai jamais compris qu’il recouvre des réalités si différentes, que l’on puisse être jaloux sans être jaloux. Si l’idée première doit définir le comportement de celui/celle qui veille jalousement sur qui/ce qu’il aime, ce terme désigne tout aussi bien l’envie (un peu comme, dans les 7 péchés capitaux, on confond envie et gourmandise). Petit Robert confirme et m’apprend au passage que jalousie et zèle ont la même étymologie.
Ex : Il est tellement jaloux qu’il interroge sa femme dès qu’elle rentre à la maison avec dix minutes de retard ≠ Il est jaloux du sourire niaiseux de Mister France.

Je ne suis pas jaloux si l’on s’en tient au premier de ces sens, ce qui étonne beaucoup les gens. D’une part, je ne crois pas que passer les 3/4 du temps pour une harpye renforce l’amour ; d’autre part, j’ai confiance en mon homme et en l’amour qu’il me porte. Ne vous y trompez pas, je suis terrorisé à l’idée de le perdre. Mais je doute que ce soit un autre garçon qui me l’enlève (et encore moins une fille).
Naïveté ? Je ne crois pas. Ce n’est pas une certitude acquise au bout de 7 ans de vie commune : il en a toujours été ainsi. Je ne dis pas qu’il est absolument impossible que V. ait un coup de cœur pour un autre. Serait-ce autre chose qu’une relation platonique, si ce n’est qu’une passade, je ne crierais pas au scandale. Et dans le cas beaucoup plus improbable où il tomberait violemment amoureux, que pourrais-je bien y faire ? Casser des assiettes ? Je ne vois pas de quel secours serait la jalousie. Mais bien sûr, un jaloux ne pourrait raisonner ainsi…
Par jeu, les rares fois où V. mentionne son ex, j’affecte d’ignorer que je ne suis pas son tout premier amour. Hein, qui ça ? J’vois pas… Ce n’est rien qu’un gimmick.


Le jaloux travaille contre son amour. J’ai un ami que je ne peux plus voir parce que son copain s’est mis en tête que j’étais un genre de prédateur. L’autre jour, j’ai risqué un scandaleux « bonjour » sur MSN messenger. Trente secondes après, le dit copain me saute dessus à la volée : « N’embête pas mon copain ! », puis, avec un décalage assez significatif, « MDR ». Seulement, même sous couvert de lol ou de mdr, je trouve cela extrêmement angoissant.
« Il a très peur de me perdre », répond alors son copain, mi-agacé, mi-attendri (le restera-t-il longtemps ?). Si je devais rendre des comptes à chaque instant, je deviendrais quant à moi totalement barjo. Bizarrement, il semblerait que ce garçon ne fasse ce numéro qu’avec moi (c’est sans doute parce que je suis irrésistible – ou alors qu’on m’a taillé une drôle de réputation en Amiénie ;-))

Quant à l’autre forme de jalousie, c’est-à-dire l’envie, j’en suis la victime quotidienne (oui, je suis jaloux du sourire niaiseux de Mister France, et alors ?). Je n’ai toujours pas admis le principe de réalité : on ne peut pas être polymorphe. Mais c’est un autre débat !

G.

4 commentaires:

Les Pitous a dit…

Autre exemple : je suis jaloux de tous ces blogs qui enregistrent des commentaires ;)

Alcib a dit…

;o)
C'est la qualité qui compte : celles des billets, d'abord. Les foules répondent à un plus grand dénominateur commun...

Anonyme a dit…

Et comme le chantait l'illustre Ringo :

Ma jalousie a brisé notre amour
Na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na na

Les Pitous a dit…

Jalousie bien mal placée, je ne voudrais pas que tu renonçasses à la moindre parcelle de toi pour une armée de Mister France! D'autant qu'ils ne deviennent jamais rien d'extraordinaire...
V.