Je suis tombé par hasard sur un article jamais publié. Il est du coup totalement obsolète. Mais comme ça me fait un post à peu de frais, je recycle.
J'ai une élève qui vit dangereusement. Elle s'appelle Peuffy, la malheureuse. En même temps, ce n'est pas son vrai nom, vous vous imaginez bien... Cela dit, son vrai nom ne vaut pas vraiment mieux. C'est une fille très franc du collier, comme il en existe bien d'autres en la belle cité picarde de Coucouville. Dans l'ensemble, c'est une grande gueule, mais une brave fille. Au moins, elle met un peu de vie dans cette classe demollusques (c'est mal d'insulter ses mollusques élèves) extrêmement passive et particulièrement gourde engourdie.
Peuffy ignore le concept de retenue (pas l'heure de colle, hein! ça, elle connaît!). Un jour que j'étais sur mon 31 (ce costume était la seule chose repassée portable - je ne tiens pas mon t-shirt "mayonnaise" pour portable), à mon entrée dans la salle, elle a écarquillé les yeux et a éclaté de rire. Brave fille.
Une autre fois, lors d'un cours particulièrement laborieux, la demoiselle a brisé net mes louables efforts pour obtenir un début d'investissement de leur part et a dévié totalement le cours de son objectif, en posant la question :
J'ai une élève qui vit dangereusement. Elle s'appelle Peuffy, la malheureuse. En même temps, ce n'est pas son vrai nom, vous vous imaginez bien... Cela dit, son vrai nom ne vaut pas vraiment mieux. C'est une fille très franc du collier, comme il en existe bien d'autres en la belle cité picarde de Coucouville. Dans l'ensemble, c'est une grande gueule, mais une brave fille. Au moins, elle met un peu de vie dans cette classe de
Peuffy ignore le concept de retenue (pas l'heure de colle, hein! ça, elle connaît!). Un jour que j'étais sur mon 31 (ce costume était la seule chose repassée portable - je ne tiens pas mon t-shirt "mayonnaise" pour portable), à mon entrée dans la salle, elle a écarquillé les yeux et a éclaté de rire. Brave fille.
Une autre fois, lors d'un cours particulièrement laborieux, la demoiselle a brisé net mes louables efforts pour obtenir un début d'investissement de leur part et a dévié totalement le cours de son objectif, en posant la question :
"Mais monsieur, ça sert à quoi, l'art?
_ C'est une question qui relève plutôt de la philosophie...
_ A quoi ça sert, la philosophie?"
Rattapé par mon naturel cabotin, je me suis lancé dans le numéro habituel que je réserve à toute question existentielle mettant en doute l'intérêt de la moindre activité proprement humaine, au moindre signe de civilisation (parce que, bizarrement, elle ne se demandent jamais à quoi ça sert de taper LOVE au 36**** ou de mollusquer devant la méthode Cauet) :
"Mais ça ne sert à rien! A rien du tout! C'est comme les ordinateurs, les voitures ou les centrales nucléaires! On pourrait vivre tout nus, à gambader dans la campagne en grignotant des racines!"
Franc succès. Encouragé, l'histrion déploie tous ses effets : il fait de grands moulinets avec les bras, feint de se récrier, pointe l'index vers le ciel. Ce grand art meuble les dix dernières minutes d'un cours qui n'avait jamais vraiment démarré (il faut dire que j'avais passé un quart d'heure à expliquer à Mounia, auto-renommée Pamela, que ça pouvait être utile d'avoir ses affaires pour travailler et que, si, la punition était justifiée - tout bon professionnel de l'éducation vous dira qu'il faut éviter ce genre de débat stérile, mais les bons professionnels de l'éducation s'arrangent toujours pour éviter les classes où rien ne se passe jamais...)
Au moment de sortir, alors qu'une autre de mes classes s'apprête à rentrer, Peuffy ne trouve rien de mieux à faire que de se planter devant mon bureau et s'esclaffer bruyamment : "Vous n'auriez pas dû dire ça! C'est malin je vous imagine tout nu, maintenant!"
J'ai particulièrement aimé la petite moue dégoûtée...
_ A quoi ça sert, la philosophie?"
Rattapé par mon naturel cabotin, je me suis lancé dans le numéro habituel que je réserve à toute question existentielle mettant en doute l'intérêt de la moindre activité proprement humaine, au moindre signe de civilisation (parce que, bizarrement, elle ne se demandent jamais à quoi ça sert de taper LOVE au 36**** ou de mollusquer devant la méthode Cauet) :
"Mais ça ne sert à rien! A rien du tout! C'est comme les ordinateurs, les voitures ou les centrales nucléaires! On pourrait vivre tout nus, à gambader dans la campagne en grignotant des racines!"
Franc succès. Encouragé, l'histrion déploie tous ses effets : il fait de grands moulinets avec les bras, feint de se récrier, pointe l'index vers le ciel. Ce grand art meuble les dix dernières minutes d'un cours qui n'avait jamais vraiment démarré (il faut dire que j'avais passé un quart d'heure à expliquer à Mounia, auto-renommée Pamela, que ça pouvait être utile d'avoir ses affaires pour travailler et que, si, la punition était justifiée - tout bon professionnel de l'éducation vous dira qu'il faut éviter ce genre de débat stérile, mais les bons professionnels de l'éducation s'arrangent toujours pour éviter les classes où rien ne se passe jamais...)
Au moment de sortir, alors qu'une autre de mes classes s'apprête à rentrer, Peuffy ne trouve rien de mieux à faire que de se planter devant mon bureau et s'esclaffer bruyamment : "Vous n'auriez pas dû dire ça! C'est malin je vous imagine tout nu, maintenant!"
J'ai particulièrement aimé la petite moue dégoûtée...
5 commentaires:
Tu parles d'un t-shirt mayonnaise : on a une photo de ton t-shirt.
Tu parles de gambader tout nu : pas de photo de toi nu.
Deux poids, deux mesures : c'est injuste!
P.S. : il n'est même pas repassé, ton t-shirt!
Tu aurais été plus déçu encore si, au lieu de Peuffy, Gino avait fait la même remarque ;o)
Moi, quand je vois un tee-shirt pareil, je sens la moutarde me monter au nez...
Et vive la dijonnaise ! ;o)
Shen=> ce genre de prestation, c'est seulement sur rendez-vous!
Alcib=>détrompe-toi... de toute façon, un garçon qui vous annonce qu'il vous imagine tout nu, ça doit être rarissime. Le mâle n'ose pas ce genre de saillie.
Didier=> Ce t-shirt est un cadeau, et j'y tiens : Sofiaa Coppola portait le même motif sur une couv' de Télérama : ça, c'est du panache; ça, c'est de la classe!
Alcib=> autant avoir un t'shirt "mayonnaise", c'est la classe, autant manger de la mayonnaise me semble un acte déraisonnable. C'est un vrai poison!
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