Non, ce n'est pas le premier titre d'une série de livres jeunesse qui détrônera un certain magicien binoclard, mais juste l'épreuve qualifiante inaugurale dans notre quête d'une décoration achevée. L'ordalie avant la récompense: affres du choix du bon rouleau, conjectures infinies sur l'utilisation correcte de la grille à dégorger et enfin la longue attente dans la file ou comment prendre une bonne piqûre de réel au contact du bricolier alençonnais lambda, triste visage. Les clients derrière nous, constatant ad libitum un embouteillage caissier. Le personnel au seillant gilet rouge, l'air effaré et affairé, vaquant à des tâches mystérieuses. Que faire? Constater à quel point ce magasin est mal tenu: nous attendons à côté d'un chariot de transport supportant un énorme carton ouvert. Un peu plus loin des arbres fruitiers dépérissent sous les néons cruels. Des paniers offrent au regard un amoncellement d'objets, piteux ornements de Noël pour les plus identifiables, dont la laideur est accentuée par le dégueulis qui tient lieu de présentation. Mon sens de l'esthétique souffre; j'en veux à cette société qui fabrique à l'autre bout de la planète des produits inutiles et laids. Interrogation: qu'est-ce que cette tige surmontée d'un toupet de plumes violettes et prunes? Je l'imagine planté dans un chignon, mais son rapport avec le monde du père Noël m'échappe totalement.
Misanthrope, va!
Leo
Misanthrope, va!
Leo