Pourquoi un pyjama? Patchouli Chinchilla, et Reine de la nuit. Indubitablement.
Régine est une artiste multiforme, parvenue au zénith dans le domaine de l'entertainment, reconnue par ses pairs et forte d'un succès populaire que les années n'ont pas démenti. Pour toutes ces raisons, le personnage me fascine, d'autant que son ample répertoire fait la part belle aux allusions autobiographiques. Démonstration en trois chansons, trois approches différentes d'une personnalité complexe.
1) Pourquoi un pyjama? 1966
Cette chanson appartient au répertoire festif en vogue dans le milieu du cabaret - inventé par Régine, je le rappelle.
Sur un air enjoué, notre artiste nous révèle ses talents d'artiste lyrique lors des refrains:
Pourquoi un pyjama,
à rayures à fleurs ou à pois?
Pourquoi un pyjama
en coton, en fil ou en soie?
Le résultat est frappant et donne au texte une résonnance inattendue. Les paroles, d'une fantaisie teintée d'humour, donnent un aperçu de la sensualité de cette chanteuse qui n'hésite pas à évoquer des détails intimes tels que sa tenue de nuit - ou plutôt son absence. Régine est ici prescriptrice de tendance, dans le sillage d'une Marilyn déclarant dormir avec pour seul vêtement quelques gouttes de Numéro 5.
2) Patchouli chinchilla. 1968
Cette chanson, beaucoup plus personnelle que la précédente, relève toutefois du même registre "cabaret-nuit parisienne".
La musique est toujours gaie et rythmée, faisant la part belle aux choeurs à base "Lalala-lalalala..."
L'essentiel est ailleurs, puisque l'artiste se révèle ici et construit la mythologie du personnage-Régine. La cohérence textuelle se fonde sur une opposition de type Régine/le reste du monde, opposition qui se cristallise sur deux détails généralement vestimentaires. Ainsi le chinchilla est il opposé au Vison, signe extérieure d'appartenance aux classes supérieures. Régine se lance ici dans une satire sociale mordante, fustigeant le snobisme des bourgeoises parisiennes et refusant dans le même temps l'assimilation aux midinettes ou aux demi-mondaines. Elle offre ainsi l'image d'une femme originale, simple mais distinguée, sincère et séduisante.
3) Reine de la nuit 1983.
Oeuvre de la maturité, Reine de la nuit est une chanson plus sérieuse, que d'aucuns jugeront amère. Régine règle ses comptes avec la mythologie qu'elle a suscitée - volontairement ou non. Sur un air mystérieux, marqué par la technique musicale à base de synthé des années 80, elle décrit les coulisses d'un univers qui fait fantasmer le grand public. Elle apparaît, au sein de ce paysage aux arcanes sombres, comme une femme ayant souffert, lassée par son propre personnage et les légendes urbaines qui courent sur elle. On pensera à une Dalida au faîte de sa gloire, dans le registre "y en a qui disent". De ce monde interlope, la reine des nuits parisienne semble ne vouloir garder que ses amis sincères et surtout la musique, symbolisée par les paroles des choristes qui scandent cette chanson;
"Queen of the night dance"
V.
Régine est une artiste multiforme, parvenue au zénith dans le domaine de l'entertainment, reconnue par ses pairs et forte d'un succès populaire que les années n'ont pas démenti. Pour toutes ces raisons, le personnage me fascine, d'autant que son ample répertoire fait la part belle aux allusions autobiographiques. Démonstration en trois chansons, trois approches différentes d'une personnalité complexe.
1) Pourquoi un pyjama? 1966
Cette chanson appartient au répertoire festif en vogue dans le milieu du cabaret - inventé par Régine, je le rappelle.
Sur un air enjoué, notre artiste nous révèle ses talents d'artiste lyrique lors des refrains:
Pourquoi un pyjama,
à rayures à fleurs ou à pois?
Pourquoi un pyjama
en coton, en fil ou en soie?
Le résultat est frappant et donne au texte une résonnance inattendue. Les paroles, d'une fantaisie teintée d'humour, donnent un aperçu de la sensualité de cette chanteuse qui n'hésite pas à évoquer des détails intimes tels que sa tenue de nuit - ou plutôt son absence. Régine est ici prescriptrice de tendance, dans le sillage d'une Marilyn déclarant dormir avec pour seul vêtement quelques gouttes de Numéro 5.
2) Patchouli chinchilla. 1968
Cette chanson, beaucoup plus personnelle que la précédente, relève toutefois du même registre "cabaret-nuit parisienne".
La musique est toujours gaie et rythmée, faisant la part belle aux choeurs à base "Lalala-lalalala..."
L'essentiel est ailleurs, puisque l'artiste se révèle ici et construit la mythologie du personnage-Régine. La cohérence textuelle se fonde sur une opposition de type Régine/le reste du monde, opposition qui se cristallise sur deux détails généralement vestimentaires. Ainsi le chinchilla est il opposé au Vison, signe extérieure d'appartenance aux classes supérieures. Régine se lance ici dans une satire sociale mordante, fustigeant le snobisme des bourgeoises parisiennes et refusant dans le même temps l'assimilation aux midinettes ou aux demi-mondaines. Elle offre ainsi l'image d'une femme originale, simple mais distinguée, sincère et séduisante.
3) Reine de la nuit 1983.
Oeuvre de la maturité, Reine de la nuit est une chanson plus sérieuse, que d'aucuns jugeront amère. Régine règle ses comptes avec la mythologie qu'elle a suscitée - volontairement ou non. Sur un air mystérieux, marqué par la technique musicale à base de synthé des années 80, elle décrit les coulisses d'un univers qui fait fantasmer le grand public. Elle apparaît, au sein de ce paysage aux arcanes sombres, comme une femme ayant souffert, lassée par son propre personnage et les légendes urbaines qui courent sur elle. On pensera à une Dalida au faîte de sa gloire, dans le registre "y en a qui disent". De ce monde interlope, la reine des nuits parisienne semble ne vouloir garder que ses amis sincères et surtout la musique, symbolisée par les paroles des choristes qui scandent cette chanson;
"Queen of the night dance"
V.
5 commentaires:
Et bientôt un "Ses plus belles chansons" pour la Dion, avec un florilège de chansons de jeunesse...
C'est gentils, ces « petits papiers » au sujet de « la grande Zoa », dont je fus le voisin durant plusieurs mois, à Montparnasse...
Justement, j'allais le dire et 'les petits papiers' ?
Oh ! Une analyse profonde de 'une histoire d'amour ou d'amitié' , je l'attends fébrilement
Les petits papiers, ça ne peut pas rivaliser avec Queen of the night (je ne pense pas que Gainsbourg ait quoique ce soit à voir avec Queen of the night!). Pour la Dion, j'ai pensé à d'autres chansons... Ne soyez pas si impatients ;)
oh que ti es beau mon fils quand tu exegétes!
la vérité, j'adore les petits papiers, je pleure quand je l'entends, les mots simples qui parlent au coeur?
et l'azzuro?
bon, stopares laméalncolie, ou alors on fait tchouffa!
love "mais PAS tainted love"!!
signe: T.T.A.
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