11 août, 2006

Veinarde et Bombasse

Veinarde était dans la même prépa que moi, au lycée Infini. Mes contacts avec elle se résumaient au strict minimum. C’était à mes yeux loin d’être la plus brillante et pourtant c’est elle qui s’est hissée le plus haut dans la carrière des lettres – au prix d’un bûchage intensif. Je ne pensais vraiment pas la revoir et, à vrai dire, il m’a fallu quelques minutes pour la reconnaître au mariage de Tonky. Veinarde est une fille bourrée de qualités, je le reconnais, mais son principal attrait, celui qui justifie à lui tout seul son pseudonyme, reste Bombasse, son petit ami depuis le lycée. Je pense que toutes ses anciennes copines du lycée ont dû la maudire mille et mille fois pour la longévité de leur amour. Je la maudirais moi-même, si leur loyauté l’un envers l’autre n’était pas le seul lien qui me rattachait à Bombasse.

Car Bombasse accompagnait sa dame au mariage, comme tout bon chevalier servant…
Il y a des garçons qui embellissent avec le temps ; c’est injuste, mais des garçons comme Bombasse n’en sont pas à cette forfaiture près. Corps d’athlète (ce n’est pas une image, c’en est un), gueule d’ange, grand ( au premier coup d’œil, j’ai évalué sa taille au double de la mienne – j’ai failli me rompre les cervicales rien qu’en le regardant… mais à bien y réfléchir, il doit mesurer un peu moins de 3m48), tête bien faite, architecte fortuné, intelligent, chaleureux, élégant (à croquer dans son costume marron glacé – ou sans !), sexy, grrrrrrr…

Il faudrait que je vous dise comment V., qui ne l’avait encore jamais vu, a passé la soirée à discuter avec lui de maison écolo (soit dit en passant, il semble que les Québéquois soient imbattables dans ce domaine ; pense à te faire bâtir une maison bioclimatique, Alcib !). Mais je ne lui en veux pas, parce que j’ai moi aussi passé une partie de la soirée à baver devant lui (ah, ça s’est vu ?). En fait, j’étais même dégoûté de ne pas avoir mieux potassé mon « Maison écologique ».

Il faudrait que je vous dise comment j’ai fait promettre à Paulinette de le placer à notre table à son propre mariage – vu le nombre d’intéressé(e)s, on dressera une table circulaire tout autour de sa chaise. Que je vous dise, encore, comment, aigris, nous (c’est un nous très collectif) avons passé toute la soirée à imaginer ses défauts… Et moi qui l’ai vu en tenue d’Adam, il y a quelques années, dans des circonstances des plus chastes, je peux certifier qu’il n’y a de vice de forme à aucun endroit ! Que je vous dise, enfin, comment nous avons bu ses paroles – et même si ç’avait été des conneries monumentales, on aurait bu sans ciller ! Mignon comme tout, il a même affecté de croire que la recherche en littérature avait une utilité… Le bilan, le triste bilan, c’est que l’homme parfait existe, et qu’il est hétéro.

*

Mon homme et moi avions plus d’une heure de route pour aller chez mes parents où nous avions prévu de dormir. Nous nous sommes donc éclipsés, au grand dam de la mariée qui pensait nous faire dormir sur place (si on avait su… pardon Tonky !) juste après le café. En faisant nos adieux à Veinarde et Bombasse (euh… on se fait la bise, hein !), nous avons procédé à un échange de mail, griffonnés sur une page de « Habitat naturel » (mon homme dispose un arsenal époustouflant de magazines écolo), avons promis de nous revoir (parce qu’il est évident que dès que nous en aurons l’occasion, nous foncerons chez eux ; 800 bornes, c’est si vite fait ! Cela dit, Bombasse, vaguement natif de Picardie, a de la famille pas très loin de chez nous ; c’est sans doute ça, le vice caché ) et avons regretté de part et d’autres d’être restés si longtemps sans nouvelles. Rien que de très classique : on les reverra sans doute dans 15 ans. Et on parie combien qu’il sera encore à tomber ?

Alors que les invités commençaient à se trémousser, Veinarde, gentille jusqu’au bout (je crois que je la déteste), s’est étonnée que Zouzouk (mon amie la plus proche du lycée Infini) et moi, réputés danseurs vedettes, soyons parmi les premiers à partir. C’est sûr que dans nos soirées de jeunesse, elle m’a connu trempé jusqu’à l’os… Avec tout ça, j’ai raté la soupe à l’oignon !

G.

PS : Encore tous nos vœux de bonheur à la magnifique Tonky et à son veinard de mari !

1 commentaire:

Alcib a dit…

Ah mais je l'ai vite trouvé, moi, le défaut de Bombasse : je n'aime pas les armoires à glace ;o))

Pour les maisons bioclimatiques, je ne savais pas que nous étions à l'avant-garde. Je sais que nous le sommes sur plusieurs points et il semble que le paradis terrestre aura bientôt un code postal qui ressemble au mien, mais je ne suis pas toute l'acivité économico-écologique.
Suggestion : V. et toi n'auriez-pas envie de réorienter vos carrière, de venir faire un stage à Montréal afin de développer en France ce concept ? Nous pourrions nous associer ;o))

Bravo pour l'écriture de ce billet, fin et amusant ;o)