31 janvier, 2007

La casse tranquille

Minouminou (tout fier d'avoir correctement identifié une forme) : M'sieur, plus tard j'vais faire prof de latin. Et je prendrai la relève quand vous partirez!
Merline : Eh ben, je ne mettrai pas mes enfants à Patelinvillers!
Minouminou (air tragique): Bouhouhou... Personne ne m'aime, pas même mes profs!
Moi : Tu sais, la condition sine qua non pour être prof de latin, c'est d'être fou à lier.
Abraham : ç'a été nécessaire pour vous?
Moi : Evidemment!
Têtaclac : Alors, je peux devenir prof de latin, moi!
Moi (faussement contrarié) : Mouais... Enfin il faut aussi une ou deux compétences, tu sais...

*

Crispant : M'sieur! Apolline, elle a de trop grands panards!
Moi : C'est peut-être toi qui a de trop grosses fesses!
Crispant : Vous avez vu le poids plume?
Moi : Ouais... Plus c'est mince, plus c'est teigneux!
Abraham : Vous devez être sacrément teigneux, alors!
Moi : La preuve par l'action! Tu me donnes ta copie?

*

Crispant : M'sieur! J'vous ai vu vendredi, dans une voiture noire...
J'écarquille les yeux
Crispant : ...sur la route de Marti-Marteau (note personnelle : pfffffff, ces noms de village à la con!)...
Je manque de faire tomber mes lentilles de contacts, et les globes oculaires avec...
Crispant : ... avec un homme à côté de vous (ça, jamais!). Même que c'est vous qui conduisiez!
Moi : C'est pas moi, m'sieur l'commissaire! J'ai un alibi (ouais, il m'arrive d'être au boulot!).

J'ai même l'explication : elle est ici

*

Minouminou (se mettant sur la tête la capuche de son sweat) : M'sieur, j'me protège (j'ai pas encore compris de quoi, au moment où j'écris ces lignes).
Marion : On dirait qu'il fait l'aumône!
Moi : Pas si sûr! Il a promis hier de me baiser les pieds, et j'attends toujours (je m'étais montré une fois de plus munificent).

*
Tout ça en une heure, c'est déjà pas mal. Surtout quand on sait qu'ils étaient en évaluation!
Mais le pire, c'est qu'à l'heure d'aller en récré, ils ne voulaient pas déscotcher de ma salle!

Crispant : Même que la voiture noire, c'était une Mercedes!
Moi : Depuis quand j'ai une voiture de dealer, moi? Tu crois que j'ai gagné au loto?
Minouminou (très en forme, décidément) : moi, je reste avec vous!
Moi : Avec ta vessie de lapin, tu n'as pas besoin de filer aux toilettes? (une fois, je l'ai vu se trémousser trois quart d'heure sur sa chaise - distraction de prof sadique).

Et ben même pas!
Qui a dit que c'était n'importe quoi, mes cours? (ouais, bon... ils bossent au moins!)

G.

30 janvier, 2007

ROMA/AMOR


Si ce blog manque d'article de fond ces temps-ci, c'est parce que nous nous consacrons à 100% à notre mission éducative sommes plongés dans la série Rome.

Visuellement, c'est un vrai petit bijou : la Ville ne fait ni trop neuve (effet toc assuré), ni musée avant l'heure. Elle est, vivante, telle qu'elle devait paraître en ces temps troublés d'agonie républicaine. Toutes les deux minutes, je m'exclame donc :

"Splendide domus! Je pourrais montrer ça à des 5èmes!" ou encore "Regarde, il y a même les imagines! Et un laraire dans l'atrium!", si ce n'est "Octave porte encore sa bulla et la toge prétexte " voire "Divin Marc-Antoine qui tient audience au milieu de sa cour entièrement à poil! Je pourrais montrer ça à... (euh, bah non finalement)" (euh... c'est quoi ce filet de bave qui vient d'inonder mon clavier) (de bave, j'ai dit) (pardon).

Le problème, c'est que ce n'est pas une série à mettre entre sous tous les yeux. Parce que des Marc-Antoine - là, ça ne se voit pas, mais je me pâme - ou des Attia qui montrent les secrets de leur anatomie, y en a presque autant que des carnages sanglants ou des scènes de trépanation sans anesthésie... Bref, pour montrer ça à des mômes, il faut passer par la case montage.

Une période aussi passionnante méritait bien une série aussi réussie (en plus, ça me donne l'occasion de serrer dans mes bras mon amour quand il tremble devant une énième décapitation...)

G.

25 janvier, 2007

Relations protocolaires

Moi, je suis un féministe dans l'âme (je lis même jusqu'au bout des articles de blog sur des tampons). Mais y a quand même un truc qui me chiffonne chez les cheftaines d'établissements : c'est leurs proverbes mièvres.

La chef de mon homme sert à tout va du "on n'a jamais vu de belle femme adroite" (à noter que mon cher chef cuistot me le sert version "beau garçon"). Déjà, c'est con.

La mienne affiche un large et indéfectible sourire et essaie toujours d'engager la conversation, surtout si ça n'est pas nécessaire. Je ne sais jamais quoi répondre et bafouille des niaiseries en étirant un sourire gêné. Mais honnêtement, que voulez-vous répliquer à un "Main froide, coeur chaud" qui suit la poignée de main matutinale?

Je ne sais jamais trop comment prendre congé. Je devrais peut-être tenter un "Bonne quille, bon beurre" façon Tardieu... Mais même quand je manque de tout casser dans le réfectoire, lors de la galette des rois (j'ai eu la fève, merci, mais je l'ai refilée en douce à F., parce que je m'étais déjà suffisamment fait remarquer comme ça- voir la suite) et que je retiens in extremis et du bout du doigt la chaise vacillante, posée en équilibre sur la table à côté des bouteilles (drôle d'idée, aussi!), elle accourt encore avec un air affable.

Et puis je le sais bien que j'ai les mains froides, c'est même pour ça que j'ai mis un homme-bouillotte dans mon lit! Quant à mon coeur, je tiens à rassurer ma chef, il doit être aux alentours de 37°5. Mais je ne le ferai pas en vrai, hein, des fois qu'elle me gratifie d'un "Homme grognon, trop mignon"!

G.

24 janvier, 2007

22 janvier, 2007

De la modernité

Saby Banana nous a invités à prendre le thé chez ses parents, le 1er janvier. On en a profité pour visiter leur nouvelle acquisition : le taudis de feu leur voisin, un vieil original qui a passé sa vie dans les ordures (on retiendra surtout la belle cruche en forme de phallus - beaucoup moins abouti que ça). Trois semaines après un nettoyage intensif, on ne savait toujours pas où mettre les pieds.
Ce brave campagnard est mort d'une maladie ô combien moderne... la gangrène!

19 janvier, 2007

Gélule explosive

Ce soir, comme toute bonne fin de semaine, je suis rentré à la maison en traînant ma fatigue. Petite migraine. Orgie de pastilles Vichy. Grosse migraine.

Mon homme sort alors d'un placard officiellement réservé à de la nourriture - mais dans les faits, on y trouve également de l'ustensile de cuisine et, pour des raisons qui échappent au sens commun, des médicaments (pourtant, on a aussi une boîte à pharmacie, mais on y range des cornichons)(non, je déconne, nos bocaux géants de cornichons ne rentrent pas dans l'armoire à pharmacie) - mon homme sort alors, disais-je (ça devient du Proust, ce blog!), une boîte de gélules de paracétamol (tout ça pour ça? oui, je sais).

Espace pédagogique : ne prenez pas à la légère les notices de vos boîtes de médocs! Quand on vous dit : "Ce médicament vous a été personnellement prescrit. Ne le donnez jamais à quelqu'un d'autre (...) car cela pourrait lui être nocif", c'est pas du flan. Pour du paracétamol, on se dit que c'est exagéré. Ouais, faudrait pas pousser...

Espace catastouffe.com : Et pourtant, une seule de ces inoffensives petites gélules a suffi à me transformer en pulvérisateur géant, en Vésuve pharmaceutique!


Une fois l'antalgique ingéré avec un filet d'eau, je m'installe dans le canapé en oubliant jusqu'à ma migraine. Efficaces, ces petites bêtes-là, finalement. Sauf que sans crier gare, tandis que mon gosier est envahi par une amertume insupportable, j'atomise un nuage de poussière blanche. Pas le temps de comprendre ce qui m'arrive, je suis déjà dans la cuisine à me rincer l'oesophage à l'eau claire. La gélule a dû exploser dans mon estomac (ils mettent du TNT, là dedans? pas marqué sur la boîte!).

Résultat des courses? Une migraine et une pomme d'Adam en lambeaux... Vive la pharmacopée occidentale!

G.

P.S. : mon homme prétend que c'est parce que je n'ai pas bu assez d'eau avec la gélule. Mais il est évidemment exclu que cela soit de ma faute...

Googleux

Je suis dégoûté : Le temps de retrouver le moyen de faire des captures d'écran, et notre blog avait disparu de cette liste...
pour tous ceux qui n'ont pas de loupe sous la main, il y a bien écrit : "pain en forme de bite" (et oui...)

18 janvier, 2007

Farinelli

En se levant à la fin du cours, Crispant se heurte l'entrejambe à sa table :

"Aaaaaaaah! Me voilà castré!
Moi : _ Pour un castrat, tu as encore une voix grave...
Crispant : _ C'est parce qu'il m'en reste une, m'sieur! Je suis un demi-castrat!
Moi : _Avec celle qui te reste, tu vas bien me trouver le courage d'effacer le tableau, non?"

G.

16 janvier, 2007

De la nécessité de porter...


...des sous-vêtements.
4 fois en une heure! Cette cochonceté de braguette s'est ouverte jusqu'à 4 fois par heure! Pour la discrétion on repassera! Les mômes ont dû bien rigoler... En plus, ma collègue A. a eu le même problème. Du coup, nous sommes tous les deux sortis d'une salle de classe en remontant nos braguettes respectives : je pense que ça va jaser...

Moralité : il faut vraiment que je balance ce pantalon dont on voit la trame, en plus, et que je lance l'opération soldes

G.

15 janvier, 2007

Brève

Je voulais faire un article sur la procrastination, mais finalement, je le ferai demain.

G.

Magie à Patatland

Certains confrères bloggeurs se plaignent régulièrement des lutins farceurs (chez nous, on appelle ça des Makouis). J'ai découvert ce matin que celui qui se cache dans notre armoire est plutôt sympathique : il corrige!
Nous sommes donc les heureux logeurs du seul Lutin Correcteur au monde. Vous remarquerez que nous avons mis du temps à détecter sa présence. C'est que cet astucieux génie est assez paresseux (c'était trop beau) : il n'a annoté qu'une seule copie; et encore s'est-il arrêté avant la fin! Des erreurs orthographiques corrigées d'une fine écriture rouge...
Au début, je n'ai rien soupçonné. Je me suis contenté d'écrire dans la marge : "ne corrigez pas vos erreurs d'une autre couleur, et surtout pas en rouge" (c'est vrai, quoi, le rouge c'est ma couleur à moi! faut minimum le CAPES pour avoir le droit de l'employer sur une copie!). Mais ce matin, l'élève concernée m'a regardé avec des yeux ronds. Ce n'était pas elle. Tout ce que j'ai trouvé à dire c'est : "Il y a un lutin correcteur dans mon armoire" (sic). Le mystère reste entier...

Autre puissant sortilège au lycée de Patatlard Coucouville, ce matin, un sort de confusion a violemment atteint une élève. J'ai cru un temps que j'en étais la victime, moi qui suis du genre tête-en-l'air. Mais manifestement, la demoiselle l'est plus que moi.
Etourdie s'approche de moi dans la salle des professeurs où je gisais mollement en soupirant corrigeais vaillamment avec un noble port de tête. Et pendant qu'elle se confond en excuses - vraiment, vraiment, elle est désolée de rendre sa copie en retard; elle voulait me la mettre dans mon casier, mais c'est aussi bien de me la donner en main propre - je rassemble ce qu'il me reste d'esprit : non, décidément, je ne l'ai pas en cours cette année...
C'est alors qu'elle me tend une copie de Science et Vie de la Terre. Bon, je sais que je suis capable d'à peu près tout et que la polyvalence est à la mode, mais quand même ! Devant mon air interloqué, elle a fini par faire le ménage dans ses neurones... A sa décharge, elle m'a rendu tellement de devoirs en retard, l'an dernier, qu'on peut porter cette distraction sur le compte du réflexe de Pavlov!

G.

11 janvier, 2007

La route des parfums

Au printemps, je constatai que la campagne picarde sentait la frite. On apprécie ou pas.

En ce doux mois de janvier, on a beau avoir des températures étonnamment supérieures aux normales saisonnières, je sens bien qu'on est en hiver : ça fleure bon le whiskas dans les champs...

Vivement le printemps...

G.

P.S. : je ne regrette pas d'avoir mis Stu au régime croquettes!

10 janvier, 2007

Hécatombe

Le plus renommé des héllenistes nous a quittés. Après Nicole Loraux et Pierre Vidal-Nacquet, Jean-Pierre Vernant laisse un grand vide dans le monde de l'Antiquité grecque. Reste Jacqueline de Romilly, en grande forme, comme chacun sait.

Si j'étais opportuniste, je dirais qu'il y a des places à pourvoir... C'est ça de choisir un secteur peu porteur!

G.

08 janvier, 2007

Le choix d'un parfum

Pourquoi consacrer un article à un tel sujet ? Eh bien, pour commencer, parce que je fait en général absolument n’importe quoi et que je ne me suis jamais embarrassé de logique, non mais. J’aurais pu, bien sûr, vous préparer une intro à la France Info : « tout le monde aime le parfum » ou « le parfum, cadeau star des fêtes ». Mais je ne me voyais pas me lancer dans de telles généralités pour un sujet si intime. Car le choix d’une fragrance est des plus délicats.

Je n’ai jamais pu me satisfaire d’un seul parfum. J’éprouve le besoin de varier les effluves, et cela ne répond en rien au hasard. À chaque flacon de l’étagère correspond bien plus qu’une odeur : une couleur, un moment, un trait de caractère, une personne quelquefois. Ainsi, au même titre que le choix d’un vêtement, celui d’un parfum, chaque matin, participe à la construction de notre personnalité du jour, de notre empreinte. D’une certaine façon, il conditionne ce que nous ferons de notre journée.

Si la douce eau d’Issey est pour moi associée au bleu et à la tempérance, l’eau de Kenzo est plus lascive, un rien animale. Emporio accompagnera plus volontiers des soirées, ou des journées où je n’ai aucune envie de me prendre au sérieux. Mon parfum d’homme, celui que je porte avec gravité, est Égoïste Platinum. Dior Homme, subrepticement chapardé à mon chéri, est un peu moins sage : il m’invite à me mettre en représentation. Beaucoup de théâtre dans tout cela.

Des parfums dont j’ai aimé l’odeur n’ont pas réussi à s’imposer, faute d’une forte identité. Je les ai portés dans ces jours d’entre-deux où on navigue à vue, cs jours dont on sait bien qu’ils vont passer sans apporter grand’chose. Ces fades eaux du quotidien, ce sont ces hardes informes que l’on jette sur soi à la hâte, parce qu’on n’a pas trop le droit de sortir en tenue d’Adam. On ne sait plus trop pourquoi on les a achetées, mais puisqu’on les a, autant s’en servir.

N’en déplaise à France Info, je n’ai pas eu de parfum à Noël. Ça me met d’ailleurs dans une situation critique (sortez les banjos violons), parce que tous mes flacons se sont vidés en même temps (c’est l’inconvénient de mon mode de consommation). Or, j’ai beau être pété de thunes à l’abri du besoin, je ne me vois pas m’acheter d’un coup un chariot de parfums (Vous me mettrez deux palettes de Vétiver, ma bonne dame). Et s’il n’en fallait qu’un seul ?
Je ferais confiance à l’enthousiasme de mon homme quand, dans les allées de Nocidouphora, humant Platinum sur mon poignet d’ange , il s’est écrié : « C’est tellement toi ! ».

G.

07 janvier, 2007

Concert de grosses légumes

Merci à Arte qui m'a appris à l'instant qu'on pouvait s'appeler Artie Shaw et être chef d'orchestre...

Comprendre l'Education nationale, volume 1

LES MUTATIONS

Rappelons en un mot le fonctionnement des mutations dans l'Education Nationale: le mouvement est en deux temps :
1) Inter académique
2) Intra académique

Les candidats au changement disposent d'un barême, calculé d'après leur échelon (Y*7=x), leur ancienneté (a*10+25 à chaque fois que a=4 ou <4),>d'Amiens de Rennes est plutôt demandée, Bretagne oblige. Si on est exaucé, on passe à la deuxième étape, là où l'aventure commence: en effet, à ce stade on est certain de partir, mais on ignore pour quelle destination précise. Excitant non? On peut résilier son bail et faire ses cartons mais on ne peut pas chercher son futur logement... On formule à nouveau des voeux (jusquà 20) qui vont de l'établissement à l'académie entière, sur poste fixe ou Titulaire sur Zone de Remplacement (le redouté TZR), en collège et/ou lycée, ZEP (pardon, EP1 ou 2...) ou pas...

Cette extraordinaire liberté connaît toutefois des bornes: 20 voeux au maximum tu formuleras. Je ne vous parle pas de l'algorythme, principe régissant l'attribution des postes par le Grand Ordinateur qui brasse nos voeux et tire à la loterie pour nous attribuer le poste de nos rêves... ou pas. Car si aucun de nos voeux ne peut être satisfait (comment ça je peux pas avoir le lycées Belgrand de la télé avec Charlotte de Turckheim en proviseur et des lycéens de 22 ans hyper esthétiques???), on passe en procédure d'extension... Oui, vous avez raison de frémir, car cela veut dire qu'à partir de votre premier voeu on cherche à vous mettre au plus près... ce qui peut vous amener en définitive n'importe où (même là - si vous surfez au boulot, écouteurs conseillés)

Au moins, on ne s'ennuiera pas en 2007! (on croise les doigts pour être des mutants- écouteurs de rigueur)

V.

06 janvier, 2007

Requêtes gougouliennes

Bon, c'était pas l'article prévu pour ce soir (en voulant l'égayer, j'ai effacé partiellement le texte amoureusement écrit par mon homme), mais là, il y a urgence...

J'ai longtemps différé le moment de consulter les statistiques de Quaidesomme. D'une part, je ne savais pas trop comment faire. Dès que j'avais l'adresse d'un site de stats, j'étais découragé par les instructions écrites en anglais. Mais après quelques jours passés chez mon beau-père et sa future épouse anglaise et absolument non francophone (on en reparlera sans doute)(et aussi grâce aux instructions de Clémentine Duran, pour les mélomanes), devenu parfaitement bilingue, je me suis senti le courage de braver cet obstacle. D'autre part, je me disais qu'avec le peu de traffic qu'il y a ici, je n'aurais rien trouvé d'exaltant : ce genre de gadget, c'est bon pour les bloggeurs à succès, non?

Bah faut croire que non. Oh que je regrette tout ce temps perdu quand je vois les époustouflantes requêtes qui peuvent mener à nos pages, et ce en moins de 24 heures! Cette courte liste n'atteint pas ce genre de sommets. Mais je maintiens que cela annonce de joyeux moments de rigolade:
  • comment faire de la capillisculpture
  • rose des sables pipi de chameau
  • manon bedard parole
  • chatasse
  • annonce amatrice
  • s*l*pe+amiens+rdv
Hormis le vénérable internaute amateur de roses des sables, qui a pu vérifier que le pipi de chameau ne fait pas de miracle, on ne peut pas dire que google ait bien orienté ces demandes. Je suis content que le premier ait trouvé sa voie, mais qu'il aille plutôt trouver un professionnel de l'orientation ou de la coiffure (ou mieux, un conseiller d'orientation capillaire).
Pour le troisième, que je félicite pour son bon goût, je rappelle que je ne mets jamais (euuuh...) de paroles de chansons en ligne : il existe la propriété intellectuelle, jarnidieu! Si Beaumarchais te voyait, tu crois qu'il serait content? Ah, tu t'en fous?
Pour les autres, j'espère que Stuart est à votre goût, parce qu'on n'a pas grand'chose d'autre en magasin...

Bon, bah il me reste encore à raccomoder l'article que j'ai accidentellement démembré. Je vais encore me faire embagouler ma goule, moi...

G.

Spectralia 6

Cette spectralia sera consacrée à trois anciennes amies originaires d’une même ville (sur le principe des spectralia, voir ici). Je les ai rencontrées à l’époque où j’étais étudiant au lycée Infini. J’ai eu l’occasion de les revoir – et je l’aurai encore – mais l’intimité a fait place à plus ou moins d’indifférence, voire de rancœur. Pourquoi ? Mais comme toujours, par une suite négligeable mais fatale de riens.
*
- Tilda a beaucoup compté pour moi. De notre petit groupe d’hypokhâgneux, elle passait pour la plus fragile. Stress, crises de tétanie, accès morbides… La prépa était pour elle des plus toxiques ! Aussi, tout le monde veillait un peu sur elle. Rien ne la faisait plus rire que de me voir faire le chat (ouais, j’étais un peu toqué, moi aussi). Par certains aspects, elle me rappelait une amie de ma mère, ce qui achevait de me la rendre chère.

Elle s’épargna une deuxième année de prépa, mais je continuai de la voir épisodiquement dans sa chambre U, avec grand plaisir, mais dans des circonstances souvent étranges… L’année suivante, je la retrouvai à la fac, en de rares cours communs. Déjà, de la distance.

Lorsqu’elle s’est mariée, elle ne m’a pas invité. Cela se conçoit. Quand on sait qu’elle y a convié des gens qu’elle n’apprécie pas, cela se conçoit moins. Que je n’ai reçu aucun faire-part, ça, je ne le conçois plus du tout. Ça peut sembler un sursaut d’orgueil, et ça l’est sans doute, mais ça m’a laissé chagrin. Après tout, vous connaissez un meilleur prétexte q’un mariage, vous, pour renouer contact ? À ce moment, j’ai décidé de la rayer de ma vie. Et voilà qu’un an et demi après, elle me revient en rêve sous l’identité de Mme Rose, ma nouvelle banquière…

*

- Fausta passait pour une fille peu commode carrément glaciale. Objectivement, notre 1ère rencontre aurait dû me la faire détester : elle avait passé la soirée à faire la gueule, sans desserrer les lèvres, que ce fût pour parler ou sourire. Son aspect hautain l’a tout de suite distinguée à mes yeux.

Nous sommes devenus très proches, un peu plus tard. Lors de mon année de maîtrise, à un moment de ma vie où j’ai, quoique bien entouré, le souvenir d’une grande solitude, nous avons passé beaucoup de temps tous les deux, rien que tous les deux. Comment peut-on devenir complices aussi vite ? Puis si vite étrangers à nouveau ? Se souvient-elle seulement qu’elle a compté pour moi ? Se souvient-elle seulement vraiment de moi ?

*

- Les raisons qui me tiennent éloigné de la troisième sont assez différentes. Son parcours l’a amenée à l’autre bout de la France, et même au-delà. Elle est de toute façon d’un naturel un brin fantasque qui la pousse à apparaître et disparaître. Même dans de profonds moments de déprime, je lui ai toujours connu un abord jovial.

On l’appelait Myopatha (c’est mal !), parce que sur sa photo d’identité, l’inclinaison de son menton évoquait un handicap lourd. Depuis que je l’ai rencontrée, je l’ai toujours et inlassablement entendu répéter qu’elle ne serait jamais prof et l’ai toujours vu persister dans des études qui ne pouvaient mener qu’à ça. Chapeau à la demoiselle qui est cependant devenue tout autre chose ! Rien de bien surprenant, quand on connaît ses ressources : ses disserts n’étaient jamais déshonorantes, bien qu’elle les ait toujours griffonnées sur un coin de table pendant la pause-déjeuner.

De ces trois filles, Myopatha est sans conteste celle avec laquelle j’ai été le moins intime et celle que je reverrai avec le plus de plaisir. À chaque fois que je l’ai recroisée, j’ai passé un moment très agréable, car pur, sans doute, de tout regret.

*

À la relecture de toute la série des spectralia, j’éprouve un fort sentiment de gâchis. Que je sois facilement enclin à la nostalgie, ce n’est pas un scoop. Mais il y a autre chose qui émerge en moi ces temps derniers, qui mériterait un article à part. Je crois que je porte en moi une force qui m’isole et fait de moi l’artisan inconscient du désert qui m’entoure.

G.

05 janvier, 2007

Oyez oyez

Après quelques jours d'hésitation, nous avons opté pour la version nunuche bêta de blogspot. Pour l'instant, j'ai constaté peu de changements, si ce n'est la possibilité d'attribuer des catégories à nos articles, capacité que j'ai longtemps jalousée à nos confrères oeuvrant sur canalblog (entre autres)(héhéhé) et que je n'ai de cesse d'expérimenter.
Reste à réinstaller un compteur pour dénombrer la multitude de visites sur ces pages ;-)

Heureux qui Québéquois...

Des fois, on regretterait presque de n'être pas né de l'autre côté de l'Atlantique (même s'ils ont Isabelle Boulet Boulay), et pas que pour de bonnes raisons...

Heureux qui Québéquois voit d'autres horizons
Et tévé Canoë; que ne suis-je Beckye (c'est pour la rime graphique)
Ou Criquette Rockwell, auguste Québéquie ?
Hélas! c'est comme ça, le coeur a ses raisons

(là, voyez, pour ce madrigal, je m'attends à recevoir le prix Nobel de littérature)
Et vous savez le plus drôle? Isabelle Boulay y tient un petit rôle. Comme quoi...

G.

A bas le Lembas

Des générations de fans de Tolkien ont vainement cherché la recette du lembas, ce pain elfique aux propriétés nutritionnelles miraculeuses, dont une bouchée suffit à un repas. Et c'est mon homme, qui n'a jamais posé sur Le Seigneur des Anneaux qu'un regard distrait, qui en a découvert le secret : il suffisait d'utiliser une machine à pain et de la levure périmée...


Vous saurez donc (ce conseil s'adresse tout particulièrement à Madame Patate) que si la levure de boulanger périmée n'est pas mortelle, son emploi est parfaitement inutile.


A noter que vous obtiendrez sensiblement le même résultat (vous pouvez m'en croire, mon homme l'a essayé aussi) avec de la levure chimique, manifestement pas adaptée à la panification, même avant expiration de la date de consommation...

Cela dit, si Orlando Bloom a envie d'y goûter, il est le bienvenu dans l'intimité de notre salon...

G.

03 janvier, 2007

Excellente année à tous!

Et voici venue 2007. Elle a déjà été tant de fois déflorée par la bouche des journalistes, cette année décisive, qu'elle ne sonne déjà plus étrangement à mon oreille. A peine entamée, elle semble là depuis des lustres...

2007 amène donc une fournée d'élections, mais, je l'espère aussi, de nombreuses excellentes surprises pour vous tous. Dans quelques semaines, on entrera dans l'ère du Sanglier, bienveillante pour la petite Chèvre que je suis. Alors, mon Cochon, je compte sur toi pour nous offrir la fin amplement méritée d'un exil bien long!

A tous, belle et heureuse année!
A tous, bonheur et joie!

G.

P.S. : Comme l'an dernier, nous avons eu bien peu de temps à consacrer à la rédaction du blog, entre les fêtes et nos déplacements. Mais les idées ont germé en nombre et devraient bientôt fleurir ici.

Collector

Pour clore l'année 2006 et illustrer les fêtes de Noël, voici un message publié il y a un an jour pour jour (histoire de nous rappeler qu'on ne change pas) . De quoi vous faire patienter jusqu'à notre retour en Amiénie.
*
* *

Un 24 décembre. Celui de mon année de CM2, je crois. J'étais fébrile. La matinée ne passait pas assez vite. Les Malheurs de Sophie en téléfilm ne suffisaient pas à donner un bon coup de fouet au temps... Quelle impatience de voir enfin mes écureuils de Corée, l'unique cadeau qui figurait sur ma liste!

Je ne pourrais pas vous dire comment était né ce désir. Sans doute étais-je un peu jaloux des hamsters de mon frère - notez bien que je ne voulais pas du même animal : je voulais faire ma différence, mais pas trop quand même... Ce qui est certain, c'est que l'envie était impérieuse, obsédante. J'étais un garçon de lubies, et je pense l'être resté. Je m'enflamme assez vite pour tel ou tel objet; alors mon esprit tourne en boucle, à toute allure mais pas toujours pérennement... Et dans ces moments-là, mon corps ressent le besoin de se mettre en mouvement lui-aussi : il a toujours accompagné mon intellect ou mon affect dans leur bouillonnement.A neuf ou dix ans, j'offrais déjà les symptômes de cette manie. J'allais et venais entre le salon et la cuisine où oeuvrait ma mère. Mon homme aurait dit de moi que je toupinais... Pour me décharger un peu de mon excitation, je fis part à ma mère de mon impatience. Quel chagrin lorsqu'elle me dit doucement que rien n'était sûr, que je ne savais pas encore quel serait mon cadeau! Il ne fallait pas tenir ainsi les choses pour acquises. Après tout, un animal, c'est beaucoup de responsabilités... Je ne sais pas quelle figure fut la mienne à l'écoute d'un tel discours qui signifiait forcément que je pouvais dire adieu à mes rêves d'écureuils... Pourtant, je ressens encore le picotement et l'ascension des larmes que je versai en secret.
Aux alentours de minuit, je baptisais du nom de Tic et Tac mes deux écureuils. La joie fut à la hauteur de la déconvenue du matin. C'était une belle leçon que d'accepter de ne pas avoir de certitudes. Au printemps, mon père éleva une volière au fond du jardin pour offrir aux deux rongeurs un vrai petit palais. Ils s'y plurent tant que - fait rarissime en captivité - Tic donna naissance à des petits. Il y avait là Tuc, Toc et Tigrec. Quel bonheur de rentrer dans leur immense cage, d'être entouré de toute cette virevoltante famille! Quelle galère aussi quand l'un d'entre eux profita d'un moment d'inattention pour s'aventurer au dehors! Il fallait être vigilant et rentrer au bon moment, sous peine de traquer le rongeur dans le jardin... Là encore, la leçon fut apprise.Pourquoi ai-je ressenti si vivement le désir d'élever ces écureuils? Connaît-on jamais le mécanisme de nos envies? Je sais en revanche ce qui y a mis fin : l'immense dégoût qui suivit la mise à mort du père par sa progéniture incestueuse... Je ne pus plus jamais témoigner à mes écureuils le dévouement naïf de mes neuf ans.
G.