30 juin, 2007

Baroud d'honneur du Bolivien

Etre dans la fonction publique ne préserve pas de tous les dangers : le tyranneau est une espèce que l'on rencontre de temps à autres dans des postes de direction.
Le Bolivien est à ce titre un prototype d'élite : il se crispe sur son pouvoir de nuisance et multiplie les crises d'autorité contre-productives. Il a fait de Coucouville un endroit où les gens n'aiment pas venir travailler (pour autant qu'on puisse encore travailler malgré l'absence totale d'organisation). Au bout de deux ans, il s'est fait tellement détester que les collègues de l'époque ont fait grève contre lui (je sais que le prof traîne la réputation d'être un animal râleur, mais il en a d'ordinaire après le système ou le manque de moyens : c'est rarissime que ça tourne au conflit de personne!). Rien ne s'est arrangé dans les années qui ont suivi.

Un manager de légende
Surnommé P'tite Quéquette par certains, parce qu'il se plaît particulièrement à humilier les femmes, le Bolivien est un tordu de compétition (petite et tordue, voilà qui fait envie). La bonne nouvelle, c'est qu'il a enfin obtenu sa mutation. L'effet pervers, c'est que plus rien ne l'arrête. Il a décidé de laisser de lui un souvenir impérissable : le monstre est déchaîné.
Les premières victimes, ce sont les grands naïfs qui font les choses dans les règles. A l'époque où il n'y a plus un seul élève (aucun, zéro, nada, queud') au bahut, certains ravis de la crèche pensent pouvoir obtenir une autorisation d'absence pour un prétexte aussi futile que signer un compromis d'achat à 300 bornes de là, même contre récupération d'heures (ce qui est en soi une absurdité totale, vu le contexte), même sans traitement. Bonne mère, comment peut-on être aussi nigaud? Raison officielle du refus : un compromis, ça peut se signer un samedi matin, peu importe si les vendeurs sont disponibles ou pas. Raison réelle : un non pavlovien. De haute lutte, j'ai arraché un semi accord oral du chef adjoint, à la limite de la désobéissance civile. A côté de ça, tous les jours, d'autres profs ne viennent pas au lycée sans rien dire à personne, et sans être inquiétés.
Honnêtement, je ne vois toujours pas ce qu'il avait à gagner à compromettre mon installation dans ma nouvelle académie. Quand je pense que ce #@*ù a fait son sucré quand il a su dans quelle région j'allais, qu'il m'a demandé de le tenir au courant quand j'en saurais plus, et surtout que je l'ai fait par respect, je me dis que ça ne sert à rien de s'embarrasser de la politesse. J'attends qu'il me convoque dans son bureau, je sens que je me ferais plaisir...

Un sens inné de l'absurde
Le Bolivien a érigé le manque de souplesse en style de vie, ce qui en fait un manager d'exception. Un employé émotionnellement fragile demande deux jours de congé pour organiser le mariage de sa fille? Tssss... refusé, bien sûr! Résultat : un arrêt maladie de quinze jours. C'est une façon originale de détruire le moral des gens, de creuser le trou de la Sécu tout en désorganisant durablement la vie du bahut... Et des décisions aussi mal inspirées sont la signature de sa désastreuse gestion en ressources humaines.
Pour ce qui est de l'an prochain, un seul mot d'ordre : terre brûlée. Il ne sera pas dit que l'apôtre de l'emm*rdement maximum quittera Coucouville sans l'avoir sabordé! Et, pour paraphraser un de ses tours préférés, il y a arrivé (sic).

29 juin, 2007

Peuffy

Je suis tombé par hasard sur un article jamais publié. Il est du coup totalement obsolète. Mais comme ça me fait un post à peu de frais, je recycle.

J'ai une élève qui vit dangereusement. Elle s'appelle Peuffy, la malheureuse. En même temps, ce n'est pas son vrai nom, vous vous imaginez bien... Cela dit, son vrai nom ne vaut pas vraiment mieux. C'est une fille très franc du collier, comme il en existe bien d'autres en la belle cité picarde de Coucouville. Dans l'ensemble, c'est une grande gueule, mais une brave fille. Au moins, elle met un peu de vie dans cette classe de mollusques (c'est mal d'insulter ses mollusques élèves) extrêmement passive et particulièrement gourde engourdie.
Peuffy ignore le concept de retenue (pas l'heure de colle, hein! ça, elle connaît!). Un jour que j'étais sur mon 31 (ce costume était la seule chose repassée portable - je ne tiens pas mon t-shirt "mayonnaise" pour portable), à mon entrée dans la salle, elle a écarquillé les yeux et a éclaté de rire. Brave fille.

Une autre fois, lors d'un cours particulièrement laborieux, la demoiselle a brisé net mes louables efforts pour obtenir un début d'investissement de leur part et a dévié totalement le cours de son objectif, en posant la question :

"Mais monsieur, ça sert à quoi, l'art?
_ C'est une question qui relève plutôt de la philosophie...
_ A quoi ça sert, la philosophie?"

Rattapé par mon naturel cabotin, je me suis lancé dans le numéro habituel que je réserve à toute question existentielle mettant en doute l'intérêt de la moindre activité proprement humaine, au moindre signe de civilisation (parce que, bizarrement, elle ne se demandent jamais à quoi ça sert de taper LOVE au 36**** ou de mollusquer devant la méthode Cauet) :
"Mais ça ne sert à rien! A rien du tout! C'est comme les ordinateurs, les voitures ou les centrales nucléaires! On pourrait vivre tout nus, à gambader dans la campagne en grignotant des racines!"

Franc succès. Encouragé, l'histrion déploie tous ses effets : il fait de grands moulinets avec les bras, feint de se récrier, pointe l'index vers le ciel. Ce grand art meuble les dix dernières minutes d'un cours qui n'avait jamais vraiment démarré (il faut dire que j'avais passé un quart d'heure à expliquer à Mounia, auto-renommée Pamela, que ça pouvait être utile d'avoir ses affaires pour travailler et que, si, la punition était justifiée - tout bon professionnel de l'éducation vous dira qu'il faut éviter ce genre de débat stérile, mais les bons professionnels de l'éducation s'arrangent toujours pour éviter les classes où rien ne se passe jamais...)
Au moment de sortir, alors qu'une autre de mes classes s'apprête à rentrer, Peuffy ne trouve rien de mieux à faire que de se planter devant mon bureau et s'esclaffer bruyamment : "Vous n'auriez pas dû dire ça! C'est malin je vous imagine tout nu, maintenant!"
J'ai particulièrement aimé la petite moue dégoûtée...


27 juin, 2007

La gente immobilière

Jeudi 14, en fin d'après-midi, les jeux étaient faits : nous savions que nous retournions dans la ville de mon enfance, que 5 ans d'Amiénie ont fini par me rendre sympathique. On a beau dire, la pierre de taille et la tuile de pays, ça a plus de tronche que de la briquette sang de boeuf. Pour moi, c'est un joli cadeau d'anniversaire : le poste que je convoitais. Mon ange effectuera des remplacements dans la zone; ce n'est pas la nouvelle du siècle, mais cela conforte l'idée de notre installation dans la Cité des Ducs.
Le soir même, nous sautions dans la voiture et avalions des km d'autoroute pour aller dormir chez mes parents de façon à être opérationnels de très bonne heure. Et on l'a été : impossible de lambiner au lit, vu notre état avancé d'excitation, mêlé de joie et de stress. Stress de rencontrer mon nouveau chef et quelques collègues. Stress surtout de trouver le parfait nid d'amour.

Le but premier était évidemment d'inspecter des maisons. Mais nous avons eu tout loisir d'observer de près l'engeance immobilière. C'est un attirail composite de styles diversement appréciables, dont voici un petit aperçu (pour certains, il y a de quoi prendre la tangente immobilière) :


La Barbie
La Barbie sourit tout le temps, mais vous rappelle instamment que vous lui faites perdre son temps (vous avez eu la sottise de lui confesser que vous n'étiez pas encore sûr de votre ville d'affectation), un temps précieux qu'elle pourrait consacrer à des clients sérieux, des Ken avec une Barbie et des Skipper tout prêts à se ruer sur sa hideuse moquette à motif 4%.

Elle consent à nous montrer quelques biens, mais pas des choses auxquelles on pourrait s'attacher. Elle nous fait donc l'inventaire de toutes les mochetés qu'elle a en stock. Vient un moment où son sourire nous apparaît pour ce qu'il est : un rictus de crispation, et où sa voix flûtée nous donne envie de fracasser sa partition dentaire.
C'est décidé, on laissera Barbie dans sa boîte!

Voiture : non testée.


Le Flamby
Votre homme vous avait vanté la voix jeune et suave de l'agent secret suivant, et vous faites face à un Flamby à l'air niais. Pour peu que vous ayez le malheur d'avoir un peu de route à faire en sa compagnie, il vous expose en détails sa méthode farfelue de négociation : "Je fixe d'emblée les frais d'agence à 10%. Après, s'il n'y a pas d'accord sur le prix, c'est moi qui baisse ma marge, comme ça tout le monde est content! Et tous mes confrères me disent : c'est vrai, Norbert, ta méthode, elle est trop top!" (elle est top pour les intérêts de ses confrères, effectivement).

Norbert a aussi sa technique pour faire visiter les lieux. Il vous laisse vous imprégner de l'atmosphère de la maison pendant qu'il va griller quelques clopes dans le jardin. Norbert n'est pas pressé : il a manifestement bloqué sa semaine pour vous montrer deux piaules. Alors, c'est vrai que la vue était à couper le souffle, mais on a quand même fini par comater sur la verte pelouse. Jeter un coup d'oeil au Flamby, c'est se jeter à corps perdu dans un sommeil forcé.

Voiture : voiture de père de famille (pauvres gosses, quand même!)


L'agent légendaire
Difficile d'imaginer que ce tout petit homme qui chipe des framboises grosses comme son poing dans le jardin qu'il vous fait visiter, a longtemps dicté sa loi sur le marché immobilier local. Service impeccable, un peu suranné.

Voiture :Clio de 1993 qu'il conduit n'importe comment tout en scrutant les défauts des autres conducteurs. "C'est la journée de ceux qui ne savent pas conduire!" (effectivement...)


Le Flambeur
Votre homme vous avait vanté la voix jeune et suave de l'agent, et vous faites face à un gougnafier à l'imposante gourmette, probablement envoyé par la mafia russe. A l'inverse du précédent, celui-ci a tout misé sur l'esbrouffe.

Comme tous les vieux briscards de sa profession, il cherche à cerner vos goûts, mais à sa manière (assez bourrue, la manière). De toute façon, il finit par vous montrer tout et n'importe quoi. On se retrouve à faire 3 fois le tour de la ville, avec le vague sentiment d'avoir été pris en otages dans sa grosse bagnole de pute. On comprend vite qu'on sert en fait de prétexte à l'édification de sa nouvelle collaboratrice, à qui il entend présenter toute l'étendue de son catalogue (loqueteux) :
Flambeur : "Vous l'avez déjà visitée avec un autre agent, cette maison?
Pitou V : "Quoi? Cette chose?" (j'adore mon homme)

Le Flambeur n'a pas de principe, pas de conviction, bref, rien de ce qui forme un début de fiabilité. Il n'a pas peur, dans une même phrase, de vous recommander de songer à la revente en envisageant trois chambres au moins, et d'insister pour vous faire rentrer dans une studette avec véranda (en vain; le lecteur régulier se doute bien que le pauvre homme n'avait pas bien compris qui était mon homme). La junte immobilière cherche encore son seigneur...

Voiture: gros 4*4 de pute. Comme quoi, l'agent ne fait pas le bonheur!


La professionnelle efficace
Dans cette catégorie se rangent des femmes jeunes, belles, élégantes et sérieuses. Des agentes qui ont de l'entrejambe l'entregent. On avait d'abord approché le modèle Céline Frémond; mais nous n'avons pas pu traiter avec elle, parce que, depuis notre première rencontre, les scénaristes de Plus Belle La Vie l'ont jetée en prison.

Dans une agence qui vient d'ouvrir, on a rencontré Svetlana, avec laquelle on a entamé une belle histoire immobilière. Comme nous sommes parmi ses tout premiers clients, Svetlanan se démène. Cette stakhanoviste satisfait toutes nos demandes et en prévient certaines. Consiencieuse jusqu'au bout des zèle, elle nous renseigne même sur la servitude de brouette (sic), survivance archaïque locale. Elle vient de s'installer dans la ville, mais en sait autant à son sujet que bon nombre de ses collègues car elle est à l'écoute (on devine en elle une pipelette de première catégorie).

Elle partage avec la Barbie une voix mutine, mais qui n'a rien de faux. On la soupçonne d'user de ses charmes pour amadouer ses contacts professionnels (diiiites, vous pourriez me faire un plan avec toutes les cotes?). Il faut de l'astuce pour parvenir à ses fins... Elle se construit un réseau à vive allure. C'est donc en toute confiance qu'on a signé le compromis vendredi dernier pour notre maison idéale.

Voiture : classe, la caisse!


Celui qui vous fait mentir
On avait hésité à annuler le rendez-vous : on venait de signer une offre d'achat avec Svetlana et on avait bien peu d'espoir de trouver mieux ailleurs. Le sort a choisi pour nous : ça sonnait dans le vide pendant la pause déjeuner. Sur le chemin de l'agence, mon homme m'a vanté la voix jeune et suave de l'agent, déclenchant ainsi un double fou-rire : on a passé en revue nos précédentes rencontres. Si les agentes rencontrées étaient toutes très jolies, leurs confrères étaient plutôt flétris : de vrais pruneaux d'agents!

Quand Jean-Bapt' nous a serré la main, j'ai flairé le traquenard : j'ai exploré les alentours pour débusquer le vrai agent immobilier, le troll boîteux qui allait, à coup sûr, nous offrir la tournée des taudis. Bah nan, notre contact, c'était bien ce minou-là, à peine plus petit que moi, avec ses cheveux en bataille et ses yeux bleu lavis (d'habitude, je n'aime pas trop les yeux bleus, mais j'ai rarement fixé aussi assidûment l'iris de mon interlocuteur, soit que j'aie voulu me donner une contenance ou l'impressionner, soit que j'aie eu peur de m'attarder trop visiblement ailleurs...) Jean Bapt, c'est l'agent jeune en jeans.

Le temps d'échanger un regard complice avec V., et il nous installe sur à son bureau pour mieux cibler nos goûts (allons, Jean Bapt', ne brusque pas les choses, on verra ça d'après l'inspiration du moment!), nos critères de sélection (on marche vraiment au coup de coeur, tu sais. 1m72, taille fine trois chambres, oui, c'est bien), bref, mieux nous connaître. Pour son malheur, il devait finir par y parvenir : il s'est aperçu assez vite que, sans aller jusqu'à lui faire du plat, on allait un peu le titiller (oh, rien qu'un peu!). Il a fait contre mauvaise fortune bon coeur et ne s'est pas départi de sa prévenance. L'agent-tillesse même!

Mais avouez, nous faire visiter une propriété avec garçonnière en bordure de rivière, c'était quand même tenter le diable! D'ailleurs, Jean Bapt n'est pas un ange; j'ai remarqué qu'il sentait un peu la vinasse : n'est pas à jeûn immobilier qui veut!

Voiture : vieille carlingue à aileron, sentant le gazole.
Jean Bapt : "Ne vous en faites pas, elle roule!
Pitou V. : Vous ne nous feriez pas le coup de la panne, tout de même?" (ça, c'était avant qu'il lui demande avec subtilité s'il était marié - c'est fou, tous ces couples qui divorcent, non?)

G

25 juin, 2007

défi bloggesque #1 : Curiosité

Le droitier de gauche gaucher de droite, vainqueur du jeu de l'Un dans l'Autre (ce qui m'étonne à peine de lui), nous a soumis par mail un défi. Je n'en dévoile pas la contrainte, je vous laisse y cogiter.

Note au principal intéressé : ne tiens aucun compte de la ponctuation. J'attends la validation de l'épreuve!

Je me plais à imaginer l'apparence et la
voix de personnages historiques lointains, de personnages de
taille; des parties entières, lourdes de promesses,
du passé nous sont à jamais inaccessibles.
Des hommes qui passent dans la rue, sans qu'ils s'en doutent,
sont peut-être le portrait craché de Catilina ou d'Alcibiade.
Je considère et je détaille avec envie
des pans de l'Histoire : Antiquité, Renaissance... il y en a
des paquets! Il y aurait de quoi se mettre à genoux
si on trouvait le moyen de voyager dans le passé.
Cela demande de l'imagination et une solide connaissance de la
civilisation à laquelle on s'intéresse. J'y
bosse et je me sens devenir un expert
dans ce domaine, à la croisée du savoir et de l'intuition.

14 lignes (tu vois, il y a même du rab')

G.

Fils de Truffe

Dans les repas de famille, il y a toujours un oncle facétieux pour vous apprendre les frasques et les tartignolleries de votre môman bien-aimée.

Quand ma mère était petite (elle parlait quand même, ça limite les circonstances atténuantes), alors qu'elle était en vacances à Rians, une amie de ma grand-mère lui a expliqué comment répérer l'emplacement des truffes. Premier indice, l'absence d'herbe au pied d'un chêne. Mais le mieux, c'est de s'adjoindre les services d'animaux qui sont naturellement attirés par l'odeur de la truffe : cochon, chien ou mouche.
Question fondamentale de ma mère : "Mais comment on met la laisse à la mouche?"

Il paraît qu'on apprend en posant des questions. Moi, j'aime beaucoup les raisonnements de ma mère, qui m'en apprennent beaucoup sur moi-même...

G.

24 juin, 2007

L'Un dans l'Autre Deux

Voici les résultats du jeu de l'Un dans l'Autre qui a déplacé les foules (quatre compétiteurs, pensez donc!). Petit rappel des énigmes à décrypter, pour commencer :

1) "Je suis un journal qui donne des nouvelles fraîches venus des quatre coins du monde. Je peux publier des informations contradictoires au cours de la même journée selon que mes reporters lunatiques aient eu vent de quelque affaire venant de l'Est ou de l'Ouest, du Nord ou du Sud" (Georges Jean).

2) " Je suis un grand chapeau plat, disposé à même la terre, fait de rubans entrecroisés qui s'étirent et disparaissent à l'horizon" (Toyen).

3) "Je suis une bouteille de champagne qui, dans un grand vertige alccolisé, fait monter et redescendre des bulles qui se fatiguent. Plus ma teneur en alcool se raidit, plus les chutes que j'occasionne sont hilarantes. Je sabre fréquemment les jambes de ceux qui m'empruntent"
(Pitou G à 19 ans)

4) "Je suis une huître fragile à laquelle seules des plongeuses ailées et affairées peuvent dérober la perle rouge et parfumée. Je m'ouvre à elles bien volontiers dans un baillement qui salue le soleil. Bien que sauvage, je m'entoure de mes congénères et me laisse recueillir" (Pitou G à 19 ans)

Podium :
1) Le gaucher de droite (une réponse excate et deux à peu près)
2) Alcib (une réponse exacte et un à peu près) et Incitatus (trois à peu près)
3) Timy (une réponse exacte)

Et hop, comme ça tout le monde est sur le podium!

Les bonnes réponses se dévoileront si vous surlignez ci-dessous :
1) girouette
2) carrefour
3) escalier
4) coquelicot

Comme nous avons beaucoup de choses à fêter (oui, oui, je sais, on a beaucoup de choses en retard à raconter sur ce blog), les quatre participants ont droit de nous imposer leur défi au choix. Le gagnant a droit à un gage supplémentaire...

23 juin, 2007

Googleuserie toujours

Il ne faut pas se leurrer, nos plus grands pourvoyeurs de requêtes google restent, à côté du pipi de chameau, Ringo Willy Cat et Isabelle Morizet que le monde entier semble vouloir voir à poil, si j'en juge par le nombre hallucinant de demandes la concernant(Timy pourra peut-être nous dire si un événement particulier l'a hissée sur le devant de la scène récemment). Mais dans cette masse sans surprise, on connaît aussi quelques légers moments de grâce :

J'estime à titre personnel qu'il n'y a rien de plus mignon que les non-francophones aux prises avec les pièges de notre idiome. Ami néerlandophone de Belgiquie, il faut avouer que tu n'as pas commencé par le plus facile!
Mais certains usagers du web ont des exigences encore plus pointues protubérantes :

Je préconise un traitement à base de crème fraîche et de beurre. Toute la pharmacopée normande ne sera pas de trop pour aboutir rondement à un exploit aussi énorme.

Brèves de vikène

Encore bien peu de temps pour blogguer. C'est que les choses vont en s'accélérant pour nous. En attendant un message plus consistant pour vous tenir au courant de tout ce qui change, voici quelques brèves du vikène.

*
Pitou V : Tu te souviens avoir vu un vendeur de fenêtres dans cette rue, toi?
Pitou G : Oh, tu sais... ces gens-là sont tellement transparents!

*
Bruit en provenance du salon : rhân rhân rhân
Maman du Pitou G (disparaissant au salon) : C'est votre chat qui ronfle comme ça? Elle ne s'en fait pas, cette bête!
Papa du Pitou G : Mais non, chérie, regarde... C'est Lady Chatterley qui s'envoie en l'air!

*
Il m'a dit : "ça te va bien de prendre de l'âge. Tu es de plus en plus beau!"

ça m'a fait plaisir de le recroiser...

21 juin, 2007

Dans notre boîte aux lettres

Soyez z'indulgents, j'ai pas trop l'habitude de bidouiller les images - ça sent le brouillon, hein?

20 juin, 2007

Pour vous faire patienter

J'adore quand les enfants essaient de tester vos connaissances, débordants de confiance en eux quant à leur capacité à vous piéger.

Alvin (excellent élève en dépit de son prénom) : _ M'sieur, vous savez ce que ça veut dire spaldomier?
Pitou G : Psalmodier, peut-être
Alvin (fronce les sourcils) : peut-être...
Pitou G : c'est réciter des prières à voix basse. Pourquoi?
Alvin (visiblement déçu) : Et corrober?
Pitou G : Corro... borer? Bah c'est confirmer, vérifier... On emploie ce mot quand une idée vient renforcer une hypothèse.
Alvin : En fait, vous connaissez tous les mots!
Pitou G : Bah je suis prof de lettres; ça aide à avoir du vocabulaire, en principe...

Incroyables, ces mômes! Bientôt, ils s'étonneront d'apprendre que je sais écrire. Cela me rappelle une aventure de Saby Banana. Une de ses charmantes élèves a eu un jour cette saillie magnifique : "Ouais, c'est ça, style vous avez été à la fac, vous!"

P.S. : le récit du week-end dans la ville de Marguerite de Navarre est commencé. Il sera bientôt en ligne.

18 juin, 2007

Un pas de plus...

... vers la trentaine.

"Je suis pour le vieillissement des gens" (Marina Foïs, redécouvrant dans l'émission de Pascale Clark ses débuts de comédienne).
On se console comme on peut!
*

Le week-end fut éreintant mais fructueux. Notre vie à venir se précise. J'ai obtenu le poste que je briguais. Mon homme, moins en veine, a été bombardé remplaçant dans la zone alentour. Il y a beaucoup de choses à dire, mais je veux bien les dire - exploit que je ne saurai relever dans les dix minutes qui me sont imparties. Je remets donc les explications à plus tard!

G.

13 juin, 2007

Une vie nouvelle?

J-1

Demain, si tout va bien, nous connaîtrons nos nouvelles affectations. Il se peut que nos habitudes soient chamboulées, et que ce qui nous est aujourd'hui pénible nous manque prochainement.

V. et moi travaillons à presque 80 km l'un de l'autre. Nous espérons écourter cette distance, l'an prochain, mais rien n'est garanti. Pour l'heure, nous avalons pas mal de bitume (glurps). En dehors des périodes de gel, ce trajet ne me déplaît pas. Quand il s'agit de se taper 60 bornes pour le seul plaisir de constater qu'il n'y a pas d'élèves (ambiance fin d'année au lycée), ça fait surtout mal à ma conscience écologique : parce qu'être payé à se promener au rythme de l'I-Pod, on fait plus mortifiant. A l'aller, on échauffe sa voix en chantant de la bonne musique. Au retour, on décompresse. On entre et on sort de son rôle en douceur : c'est le meilleur moyen de préserver la tranquillité de ses soirées (même si on est bien obligé de ramener des copies).

Si
j'ai un poste en ville, je devrais me priver de cette mise en condition et renoncer à l'ébouriffant spectacle d'une nature quotidiennement en majesté... Bon, je dois plus de franchise aux âmes bucoliques que vous êtes. En cinq ans de nomadisme amiénien, je n'ai pas connu des masses de moments de grâce: une biche dans la brume matutinale, un mouton gambadant sur le bord de la route (je ne VEUX pas savoir ce qu'il est devenu), quelques lièvres plus ou moins vifs. L'essentiel de mes rencontres animalières se cantonne à une myriade de hérissons. Ecrasés. J'ai peine à les porter au nombre des moments de grâce (même chose pour les corneilles grosses comme des veaux).

La compagne la plus présente en ces campagnes, ça reste elle. Ouais... finalement, j'arriverai bien à m'y faire, au changement d'habitudes!

G

12 juin, 2007

Tonton mets ton clignotant

Depuis 5 ans que j'écume les routes d'Amiénie, j'ai appris à connaître et à détester mes congénères automobilistes. Suceuses de roue et excités du levier se disputent la palme. Le "70 km/h partout, ville et campagne", et son pendant, incapable de rouler plus de 30 secondes à une vitesse stable, ne sont pas mal non plus.

Quand j'agonnis d'insultes ces bâtards du bitume, j'essaie toutefois de me rappeler que ces voitures anonymes abritent peut-être des mamans en or, des héros du quotidien ou, plus simplement, des gens bons bien; que ce forcené de la ligne blanche qui vient de me faire une queue de poisson a peut-être sauvé dix vies depuis ce matin, avant d'attenter à la mienne; bref, qu'il s'agit de personnes et non d'obstacles.

C'est un travers que nous avons tous, sans doute : la présence de l'autre n'est plus ressentie que comme un inconvénient. Celui qui vous précède roule à une allure confortable? Au moindre créneau de dépassement vous (pas moi...) écraserez le champignon jusqu'à atteindre les 140 : on double parce qu'on en a le droit... Quand j'assiste à ce genre de scène, à ma vitesse de mamie bêtement légale, je respire un grand coup et me dis que si ces gens veulent se foutre dans le décor, ça les regarde, pourvu qu'ils n'y emmènent personne avec eux. S'ils veulent payer leur écot à la gendarmerie, c'est itou.

Non, le truc qui m'horripile le plus, c'est un détail de rien du tout (qui va me faire passer pour la pétasse psychorigide de service) : le mauvais (ou le non) usage du clignotant. Certes, ça pose quelques soucis de sécurité; mais, surtout, ça démontre un manque de savoir-vivre et de respect qui m'ulcère. Certains ne jugent pas utile de signaler qu'ils vont vous doubler (vous allez bien finir par vous en rendre compte, non?). D'autres, au contraire, vont mettre leur clignotant trop tôt : peu importe que vous arriviez en face, ce qu'ils veulent, eux, c'est dépasser ce #@6+% de tracteur. Vous me direz qu'au moins, en bons gentle(wo)men, ils prennent la peine de signaler à ceux qui les suivent leurs intentions... mais je crois que tout ce qu'il y a à comprendre ici, c'est : "c'est moi le prem's!").

Dans les deux cas, pas de clito (désolé, faut bien que je veille à mes stats) cligno ou cligno précoce, les message est le même : tu n'existes pas. Tu n'es qu'un bout de tôle qui encombre mon passage. Rien n'exalte davantage l'égoïsme que la voiture...

G.

P.S. : Bree, sors de ce corps!

11 juin, 2007

Bombe baiser

Schtouf et Spécialiste du monde équin nous ont vraiment gâtés, ce coup-ci ("c'était ça ou une grosse dame nue" (sic)). Cela ne se voit pas énormément sur ce scan, mais le jupon de la belle flamenca est en tissu. Tout individu normal, même inverti, a le réflexe de soulever la jupe. Verdict : elle a aussi un jupon version papier.
Et pourquoi l'hidalgo n'aurait pas aussi un pantalon en tissu descratchable, hein?

Déni

Saby Banana à sa chef : "Il y a quand même pas mal de gens en pleurs, en ce moment, en salle des profs...
Chef : Oh lala! Il y a tellement de pollen dans l'air! C'est pas étonnant toutes ces allergies!"

No comment.

10 juin, 2007

Conga Cubana

Ne me demandez pas pourquoi, mais ce spot m'est soudainement revenu en mémoire (et dire que je n'étais pas né). Mention spéciale au sosie de Diana.


Pub la langouste de Cuba


P.S. : On peut chercher une "chiennasse à Amiens", atterrir sur ce blog et y flâner dix minutes. Dont acte. Ouaf.

09 juin, 2007

L'Un dans l'Autre

Voici donc le second jeu littéraire que j'ai testé avec mes élèves : L'Un dans l'Autre permet de créer des énigmes. Le point de départ, comme souvent avec les Surréalistes, c'est la rencontre fortuite de deux mots; l'un servira d'amorce, l'autre de point d'arrivée : il s'agit d'inventer, à partir du terme 1, une définition parsemée d'indices qui permettront de faire deviner le terme 2. Le mieux serait de se confronter à un cas d'école :

"Je suis un soldat dont l'armure couleur de rouille ne la craint pas. Mes armes font partie de moi-même et ne sont pas mortelles. Fantassin et marin, je suis très indiscipliné, et ma marche me fait toujours sortir du rang. J'habite une caserne-caverne" (Georges Jean)

Le terme 1 est "soldat". Mais quel est le terme 2? Avez vous élucidé l'énigme? Réponse : le crabe (faites glisser votre souris, bouton enfoncé, sur l'espace qui précède, pour révéler la réponse écrite à l'encre sympathique). A présent, relisez l'énigme : n'était-ce pas évident?

Rédiger une telle énigme oblige à établir des analogies entre deux univers parfois très dissemblables. Métaphores et croisement de champs lexicaux sont des auxiliaires précieux pour y parvenir et faire émerger d'impensables points communs. Dans l'exemple suivant, les indices sont soulignés de façon à faciliter votre décryptage :

"Je suis le pont d'Avignon, pont qui s'use plus qu'il ne se rompt. Je dessine moi-même mes propres arches sur les rives d'un fleuve dont le lit est fait de cailloux blancs et ce sont seulement les belles dames qui viennent danser sur moi" (Anne Seghers).

Quel est le mot à deviner? Réponse ici : le rouge à lèvres (surlignez comme ci-dessus).

L'initiation est terminée : à vous de jouer! :
1) "Je suis un journal qui donne des nouvelles fraîches venus des quatre coins du monde. Je peux publier des informations contradictoires au cours de la même journée selon que mes reporters lunatiques aient eu vent de quelque affaire venant de l'Est ou de l'Ouest, du Nord ou du Sud" (Georges Jean).

2) " Je suis un grand chapeau plat, disposé à même la terre, fait de ruban entrecroisés qui s'étirent et disparaissent à l'horizon" (Toyen).

3) Place à mes productions personnelles :
"Je suis une bouteille de champagne qui, dans un grand vertige alccolisé, fait monter et redescendre des bulles qui se fatiguent. Plus ma teneur en alcool se raidit, plus les chutes que j'occasionne sont hilarantes. Je sabre fréquemment les jambes de ceux qui m'empruntent"
(Pitou G à 19 ans)(quand je relis mes écrits de jeunesse, je me dis qu'aujourd'hui, je ne ferais guère mieux; flippant)

4)
"Je suis une huître fragile à laquelle seules des plongeuses ailées et affairées peuvent dérober la perle rouge et parfumée. Je m'ouvre à elles bien volontiers dans un baillement qui salue le soleil. Bien que sauvage, je m'entoure de mes congénères et me laisse recueillir" (Pitou G à 19 ans).

*

Vous l'aurez compris, celui qui résoudra le plus d'énigmes pourra m'imposer le défi bloggesque de son choix (peu de risque : les gagnants du précédent concours ne se sont toujours pas manifestés!). Vous pouvez aussi inventer vos propres énigmes. A vos claviers!

G.

P.S. : pour les besoins de la cause, la validation des réponses a été activée.

08 juin, 2007

Un contre cent

Pas facile pour Federer de se débarasser de David and Co... Faut dire qu'ils étaient plusieurs (pardon).

P.S. : là, ça ne se voit pas encore, mais j'ai quatre ou cinq articles d'avance. Du jamais vu!

Comptes à rebours

J-7

Le temps va filer doux dans la semaine à venir, dans l'attente d'une double échéance. La semaine prochaine, je gravis une nouvelle marche vers la trentaine.

En guise de cadeau, notre nouvelle affectation. Nous allons enfin pouvoir chercher sérieusement un nouveau logement. C'est une étape importante dans la (fin de) vie de Quaidesomme...

07 juin, 2007

Paires minimales

Il serait naturel de croire que les fins d'années sont de tout repos. Rappelons ici la parenté entre naturel et naïf. La vérité, c'est que la proximité des vacances est éprouvante. Non seulement, les mômes sont énervés, mais leur petit nombre (je parle ici du lycée où les cours finissent plus tôt qu'au collège) interdit tout espoir de cours constructif. Peu et peu motivés, nos élèves... Allez donc essayer de faire autre chose que de l'occupationnel (de la garderie, quoi) dans ces conditions. Le problème, c'est que je ne suis vraiment pas fan du pendu, surtout par séance de deux heures.

Le salut du prof de français en ces périodes troublées, c'est le jeu d'écriture - et grâce aux Surréalistes (soyez bénis, Saint Breton, Saint Eluard et Saint Cetera!), ça s'inscrit même dans le Programme! Au menu, entre autres, Cadavres exquis, Paires Minimales et L'Un dans l'Autre. Inutile de vous décrire les yeux ronds des adolescents au moment où je leur annonce le programme, qui évoque vaguement le kama-sutra. Inutile aussi, de mentionner leur peu d'entrain : quand je leur fais remarquer que dans "jeu d'écriture", il y a jeu, ils me rétorquent qu'il y a surtout écriture et que écriture = corvée. Tout cela m'a inspiré une de ces formules dont j'ai le secret : "Alors, mes Paires Minimales, je peux m'asseoir dessus?" (sic) - les fins d'année me rendent espiègle.

Passons sur mes difficultés de pédagogue et mes jeux de mots un peu lestes pour nous concentrer sur les règles à suivre. On appelle paire minimale un couple de paronymes qui ne diffèrent que d'un phonème (un son, quoi). Ciel et miel forment ainsi une de ces paires. Dresser un inventaire n'est évidemment pas une fin en soi. Aussi connu sous le nom de jeu des conditionnels, cette activité consiste à imaginer ce que deviendrait ce monde si l'un devenait l'autre - c'est une illustration littéraire de la non-nécessité du monde, de la contingence de l'existence (oui, je suis chi*nt exprès). On essaiera autant que possible d'y mêler humour ou poésie.

Exemples by myself : Si les miroirs devenaient tiroirs, tous les Narcisse de la terre se plieraient en quatre pour se faire plus beaux.
Si la chute devenait chatte, les plus malheureux retomberaient sur leurs pattes
L'un des élèves proposa cette petite perle : Si la soupe devenait loupe, on mangerait à l'oeil

A vous d'essayer?
Si les fraises devenaient braises...
Si la paresse se faisait caresse...
Si les livres devenaient lèvres...
Si...

Ce jeu laisse rêveur. Je ne me console pas d'avoir perdu les premières paires que j'ai produites, il y a bientôt neuf ans. Si le coeur vous en dit, laissez en commentaires vos inventions (sur simple demande, j'ai des stocks entiers de paronymes!)

Dans un billet à venir, je vous livrerai les règles du jeu de L'Un dans l'Autre qui vise à la création d'énigmes.

G

P.S. : Rien à voir, mais ce même jour, j'ai engueulé l'adjoint du patron. Il faut vraiment que j'arrête de sauter des repas...

06 juin, 2007

Hardi vivre en Picardie

Parmi les nouveaux habitants de notre adorable parking géant résidence, figure un charmant jeune homme bobby de première catégorie.

Bobby a 19 ans à tout casser, mais il a surtout une 106 magnifiquement tunée : ajoutez à la photo ci-jointe des retroviseurs argentés, et vous aurez une petite idée du paysage bucolique qui nous saute aux yeux (et aux oreilles : vive le R'n'bouse à fond les manettes!) dès que nous posons un pied sur notre terrasse. Merci à toi Bobby de contribuer, à ton échelle, à la beauté du site (le vrai et le virtuel).

Entendons nous bien : Bobby n'a pas qu'une bagnole. Il a une raison de vivre. Il lui consacre probablement l'essentiel de son budget. Ce qui est sûr, c'est qu'il lui consacre la totalité de son temps. Je subodore que ses parents ont omis de lui réserver une chambre dans la demeure familiale, pour qu'il ait investi affectivement à ce point ce qui est à la fois point d'ancrage (mobile : c'est une génération à la dérive) et substitut phallique (à aileron).

Dès potron-minet, notre Bobby passe amoureusement l'aspirateur dans sa 106, en époussette la tapisserie rutilante, en astique le pot d'échappement. Toutes ces gesticulations se feront torse nu, signe induBITable du lien charnel qui se noue ici.
Dès pot d'échappementL'après-midi est dévolue aux relations sociales. Bobby convie trois ou quatre copains autour de sa voiture : ils fument, discutent et rigolent, en frottant leurs corps contre les portières de la sexy-machine. Quand la station service debout commence à leur peser, ils posent leurs châssis arrières sur la luxueuse sellerie en skaï et, toutes vitres ouvertes, font péter la sono. Vient alors le moment de la balade (pour recharger les batteries?) : le tour du pâté de maisons y suffira amplement. Il ne faudrait pas se faire piquer sa place (c'est que le fil de l'aspirateur, il n'est pas infini!)! Jusqu'à l'heure de l'apéro, Bobby et ses copilotes parlent pare-chocs en se caressant l'entre-jante.

Ensuite, la deuxième passion de Bobby prend le relai : la bielle bière ("Eh! Bobby! Tu viens prendre un pot catalytique?") .

Allons, ne soyons pas chagrins, et gageons que tous ses efforts lui permettront d'enlever sur son cheval blanc dans sa K-2000 une de ces blondasses radasses grognasses damoiselles de 14 ans qui rôdent jusqu'à pas d'heure sans muselière dans le plus chic des accoutrements. Vive la reproduction des schémas familiaux!

G.

P.S. : j'avoue que là, j'ai un peu craqué sur les biffures et les (parenthèses inutiles).
P.P.S. : moi, je trouve que la 106 de Bobby serait rudement plus jolie avec ces loupiotes violettes qu'on croise beaucoup en Picardie. Si vous êtes de mon avis, on pourrait lui faire parvenir une pétition, non?

04 juin, 2007

Cosmétique du torchon

J'ai une copine qui a la curieuse particularité d'altérer l'odeur de presque tous les parfums qu'elle essaie. Ceux que je porte s'accordent agréablement à ma peau, au point que je ne les sens plus. Il paraît que c'est signe que le parfum vous va : il se fait oublier et ne vient vous enchanter que par bouffées fugitives et discrètes. J'imagine que sentir continûment sa présence sur soi doit donner l'impression de porter un masque...

Le petit nouveau de mon harem de parfums =>
Il a le bon goût de se fondre à mon odeur =>



Enfin, j'imaginais, parce que depuis quelques jours, c'est devenu une certitude. J'ai fait l'expérience de l'odeur tenace qui vous pourrit la journée. La coupable? Une crème hydratante d'une maison très respectable qui a l'indiscutable vertu d'avoir banni les paraben de tous les produits de sa gamme. J'avais apprécié "Premières Vendanges" et "Vinopure" de la marque "unité de mesure de la persistance aromatique d'un vin" (ça ne devrait pas être trop difficile d'en découvrir le vrai nom), alors mon homme a ramené de ses dernières courses la "Pulpe Vitaminée".

Avec l'enthousiasme inconséquent d'un cobaye lobotomisé, je teste cette crème dès le lendemain matin. Sa fragrance, subtile au moment de l'application, m'évoque vaguement la pêche (de vigne?). Mis en confiance par les qualités énergisantes vantées par le tube, j'entame une journée qui s'annonce radieuse, pour me rendre compte au bout d'une demi-heure que je sens le vieux torchon humide...

Et quand vous prenez conscience d'une telle chose, sachez que vous vous traînez toute la journée comme une souillon, rêvez rance et n'aspirez plus qu'à retourner au fin fond de votre placard à balais.
Hier, cette #@/=+§* de "Pulpe vitaminée" a même transformé ce qui devait être une mignonnette série de petits bisous amoureusement donnés par mon homme en long fou-rire, de part et d'autre (parce que si vous sentez que vous fleurez bon la vieille chaussette, les autres aussi... c'est pas de la parano, hein, mais un authentique attentat à la pueur!). Le câlin s'est fini en chanson : "un chiffon-fon-fon, les petites crémounettes".

Le plus injuste dans tout ça, c'est que mon homme-pulpé-vitaminé sent, lui, gentiment la pêche! Je dois avoir une peau rebelle, tendance poubelle. A croire qu'elle en veut, elle, des paraben...

G.

03 juin, 2007

Brisures de conversation

V : La seule chose qui peut sauver l'aspect esthétique de ces immeubles, c'est une isolation par l'extérieur (venez en Amiénie et vous comprendrez).
G : Ou une 3ème guerre mondiale.
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V: Elles sont délicieuses, tes pâtes semi-complètes, mon ange!
G : Tu sais, ce n'est pas moi qui les ai fabriquées!
V : Personne ne réhydrate les pâtes comme toi, mon amour!
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Poussinou : Zut, je suis en train de perdre mes boutons!
G : Tu réalises le rêve de tous les adolescents, tu sais.
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Discussion au sujet de l'orientation d'un élève
M : Melvin veut faire un truc agricole.
G : Mais c'est où, Gricole? (inusables classiques...)(et dire que ça l'a fait rire!)

01 juin, 2007

brèves de fin d'année

1) Le chauffeur de salle et le chauffeur de car.
Mon collègue M. semble être devenu moniteur de centre aéré : pas une sortie qu'il n'encadre en cette saison où elles se multiplient.

Dans le car, après avoir un peu chanté ("C'est à tribôôôôôôrd qu'on chante le plus fôôôôôôôôôrt"), les élèves étaient retombés comme des soufflets. M. bondit pour s'emparer du micro et beugle : " Vous êtes fatigués?". La réponse, bruyante et unanime, ne s'est pas fait attendre : "On n'est pas fatigués", sur l'air (hélas) bien connu. Du coup, les mômes galvanisés se déchaînent comme de beaux diables pendant la demi-heure de transport restante.

Au moment où M. s'apprête à descendre du car, le chauffeur l'interpelle : "Dites, si un jour j'ai un autre car calme, je vous appelle?"

2) Les infidélités de Cuistot Chef.
On se souvient que Cuistot Chef, après avoir saisi toutes les occasions pour me faire un gringue d'enfer, avait commencé à lorgner du côté de Léto. Voilà qu'il se met aussi à courir après M.
Apprenant que le voyage en car qu'ils encadrent tous les deux dure une heure et demie, Cuistot Chef s'exclame : "Je me mettrai à côté de toi, comme ça, je pourrais te faire plein de bisous..."
Heureusement que ce midi, il s'est dit prêt à vendre la moitié de son âme au diable pour avoir ma taille de mannequin, parce que j'ai failli être jaloux. Après, on a conjecturé le nombre d'années qu'il passerait au purgatoire (beaucoup). Et puis il a bien fallu qu'il me serve mon croc-muche.
Pitou G.

3) Botanique
Dans un devoir de science et vie de la terre : Quelle partie de la plante mange-t-on dans la carotte?
Réponse d'un de mes élèves de 6e (j'ai une classe de fêves): le râpé.

4) Substitution d'identité
Ma chère collègue S. a été "roulée" par une classe de 3e: les "B", studieux et sages, se sont fait passer pour les "C" profitant de la légère distraction de leur enseignante ("Tu sais, je les confonds toujours un peu tous..."et vice versa) qui leur a montré la fin d'un film qu'ils avaient déjà vu. Lorsque les 3eC ont réclamé à S. la suite de la projection, les pauvres ont été rabroués sévèrement ("On ne me la fait pas à moi: on l'a vu mardi!) avant d'obtenir gain de cause ("Mais Madame, on vous a pas le mardi!"). Les farceurs ne perdent rien pour attendre ("Ils m'ont sucré une heure, ils m'en rendront deux sur leur temps libre: et hop brevet blanc!).
Pitou V.