06 juillet, 2007

Pitou et bigoudis

En bons garçons sensibles, les Pitous sont attentifs à leur paraître : V. ébroue sa crinière en de juvéniles coiffures, G lustre ses lèvres d'un soupçon d'huile parfumée (rhôôô! ne me dévisagez pas comme ça : ça sent bon et ça sèche!), tous deux s'encrèment de cosmétiques ruineux (pas toujours judicieusement choisis). Mais il y a une chose qu'ils n'avaient encore jamais osé faire, malgré la tentation. Où va se nicher la fierté masculine, tout de même! Un cadeau de Za y a remédié. Pitou G a testé pour vous... tadam! : l'institut de beauté.


Après avoir un peu traîné la patte pour prendre rendez-vous (le Pitou ne parvient pas à se libérer d'un fond d'angoisse face à un univers inconnu), j'ai poussé la porte de l'institut, accueilli par une longue créature à la chevelure junglienne. Le genre qui peut se permettre la fantaisie de porter, grâce à sa peau dorée, un débardeur vert fluo, sans avoir l'air grotesque (exploit!). Une fois dans la cabine, la panthère vert fluo m'a demandé d'enlever chaînette (ma précieuse petite chouette d'argent!)(rhôô, ça va hein, c'est pas une grosse gourmette!) et T-shirt. Là, j'avoue que je me suis félicité d'avoir opté pour un simple soin du visage : à ce compte là, j'imagine que pour un soin du corps, on ne peut pas même garder son épiderme sur le dos! L'élève modèle que je suis obtempère, même si Créature manquait un peu de barbe pour que j'ôtasse mon haut avec délectation.


Nettoyage, gommage aux agrumes, design sourcillier, déverrouillage des pores au moyen d'un brumisateur tiède et parfumé, triturage des points noirs (je n'ai pas de points noirs, vous avez dû mal me lire), lotionnage, bavardage, hydratage, entartinage d'un masque-film, renettoyage et multiples massages faciaux* : le soin a duré une heure et quart. J'ai toujours aimé qu'on soit aux petits soins pour moi, mais il faut reconnaître que j'ai trouvé le temps un peu long durant le séchage du masque. Mais comme c'était pour sortir de l'opération avec un nez plus lisse que de la soie, ça valait le coup. Au moment de se relever, on est détendu, dans un état un peu cotonneux. On ne sait pas bien si c'est vraiment fini, et on n'arrête pas de tester le potentiel de glisse de sa peau, en cachette de Créature de la jungle pour s'éviter le ridicule.


Plus détendu, d'accord. Mais plus beau? Bien qu'il soit techniquement difficile d'être plus séduisant qu'à mon état brut, j'ai pu vérifier l'efficacité de ces soins : j'étais à peine sorti de l'institut qu'un mec m'est rentré dedans (ok, il sortait de chez l'opticien). J'étais tellement dans le gaz que je ne saurais vous dire si la collision valait le coup.


Cette expérience m'a-t-elle donné envie de retourner chez l'esthéticienne? Et bien, dès le lendemain à la première heure, j'en repoussai la porte. J'avais oublié ma petite chouette...



G.



* ordre non contractuel et possibilité d'oubli. Il faut une mémoire de druide pour être esthéticienne, ou alors Créature fait n'importe quoi suivant l'inspiration du moment, allez savoir!

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Créature, pendant que tu as les yeux fermés sous ton masque, consulte discrètement ses pompes cachées derrière la table de massage. Y a pas de miracles!

Alcib a dit…

Elle est chouette, ta chouette ! J'en ai offert une à un Parisien ami de la Grèce qui célèbre son anniversaire en grand, ce samedi, dans un théâtre de Paris. Et je ne serai pas là :o(

Les soins esthétiques permettent de donner plus d'éclat à la beauté existante. Et c'est surtout un art de vivre. Quand je réussirai à mieux équiliber mes moments de travail et mes moments de loisirs, j'avais l'intention de m'abonner à certains soins qui font du bien à l'âme du seul fait que quelqu'un s'occupe de son corps...

Didier Goux a dit…

Quand je pense que je boue d'impatience après un quart d'heure chez le coiffeur, j'en frémis d'horreur !

(Enfin, je bouillais, car, maintenant, c'est l'Irremplaçable qui manie la tondeuse et ça prend cinq minutes à tout péter.)

Willywalt* a dit…

Ne jamais, au grand jamais, aller en institut le jour d'un rdv ! La veille, ou mieux encore l'avant-veille ; comme pour l'épilation.

Mais bref...

Anonyme a dit…

Une heure et quart à l'institut... Boudiou, tu devais en avoir par centaines, des points noirs!

Anonyme a dit…

Le titre du billet était trompeur: je m'attendais au récit d'une pose de bigoudis chauffants...

Anonyme a dit…

Puisque ça intéresse (de manière quelque peu capillotractée, je le reconnais) mon homonyme, je n'ai pas besoin de bigoudis chauffants pour réussir à ébrouer ma crinière... Il suffit de se laver les cheveux et de ne pas les sécher avant d'aller dormir. Le lendemain, grâce à la cire coiffante de ma chère S., on fixe la touffe pour la journée.
Si un non pitou réagit, je mets une photo du résultat (que j'ai osé arborer au collège pour mes deux derniers jours:effet saisissant sur les élèves).
V.

Anonyme a dit…

Bonsoir mes chéris !
M'ennuyant en cette soirée chez mes géniteurs (partis au lit dès 21h30 tapantes), je parcoure avec un délice habituel ces lignes de mon oeil aiguisé, et voilà que je tombe sur une petite coquille : gommage aux agrumes, design "soucillier"

Votre dévouée Roseline de B. (de Rennes)

Les Pitous a dit…

rRoseline, merci de ton aimable vigilance! La coquille est corrigée!