09 septembre, 2006

Relations commerciales 3

A la maison, j’ai un homme qui est très joueur : il est très fort pour me pêcher des soleils à Super Mario Sunshine par exemple (dommage qu’il n’ait plus beaucoup de temps pour exercer son instinct de chasseur). Mais ses partenaires de jeu préférés, ce sont les télémarketers. Hier, c’est la gentille Elodie qui a appelé pour le compte de Médiamétrie. Alors forcément, dès que mon homme a décroché, la machine à pipeau s’est mise en branle : j’ai vu un sourire s’esquisser sur se lèvres, sa voix devenir doucereuse ; je me suis dit que la pauvre Elodie allait en voir des vertes et des pas mûres.

Autant certaines de ces communications téléphoniques peuvent s’avérer surgonflantes et mériter tous les canulars possibles, autant-là, j’étais vraiment gêné. Aussitôt après que V. ait cordialement accepté de répondre à cette enquête sur une quelconque station de radio, Elodie a voulu savoir où elle nous appelait. Eclat taquin dans l’œil de mon homme : « Beaulieu sur mer , dans le 06» (alors qu'évidemment, on se les gèle en Amiénie). Voilà, au bout de deux mots, Elodie est déjà destabilisée : « Ben euh ? C’est-à-dire que je croyais appeler dans le nord de la France, moi ! Vous n’êtes pas au 03…. ? »
Là, j’aurais été mon homme, je lui aurais demandé pourquoi elle me pose une question dont elle connaît déjà la réponse. Non, en fait, si j’avais été mon homme, j’aurais tout bêtement répondu la vérité… Mais le modèle que j’ai quasiment épousé, lui, n’entend pas faire machine arrière : c’est un transfert d’appel ! Si Elodie habitait dans le Nord de la France, elle serait contente, elle aussi, de pouvoir s’enfuir 3 semaines aux abords de la Méditerranée.

Seulement, Elodie semble très très embarrassée : elle va devoir demander à son responsable si elle peut quand même procéder à son sondage. Apparemment, elle va se renseigner et revient encore plus contrite (et c’est là que j’ai presque ressenti de la peine) : si c’est un transfert d’appel, nous payons aussi la communication. Avec une intonation magnanime, mon homme lui répond que ça n’a aucune importance, qu’il peut bien payer la communication si ça peut l’aider. Grand Seigneur, mon lion puissant et généreux ? Ou refusant de voir se volatiliser si tôt une occasion de s’amuser un peu ? Accordons-lui le bénéfice du doute…

Je n’ai pas entendu la suite de la communication : j’ai supplié V. de couper le haut-parleur parce que, trop con, mon seuil de tolérance de mon surmoi avait été allégrement franchi. Hélas, ce fut un pétard mouillé : Elodie avait déjà suffisamment de réponses correspondant à l’âge et au lieu de résidence de mon aimé. Game Over ! Mais mon homme est un conquérant : Elodie lui a demandé si elle pourrait le rappeler à l’occasion d’un prochain sondage. Même joueur joue encore…

G.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Dis donc Pitou V. !!! Je m'offusque la !!!
J'ai connu le douloureux "plaisir" d'être télémarketeur pour une banque... Je t'aurais maudit !!!
;-)

Les Pitous a dit…

Rassure-toi Timy : mon homme est justement toujours très aimable avec les télé-enquêteurs : pas de risque de se faire raccrocher au nez, de se faire insulter encore moins. En revanche, je serais Médiamétrie, je n'accorderais pas beaucoup de foi à ce genre de sondages. Je pense que V. n'est pas le seul à s'amuser ainsi!

Anonyme a dit…

Oh là là c'est un homme comme je les aime ça!! J'avais un pote c'était aussi son sport favori de se payer la fiole des télévendeurs et autres esclaves des instituts de sondage.
C'est pas gentil, mais c'est super marrant d'en être spectateur :-))

Anonyme a dit…

Effectivement tous ces sondages ne sont pas près d'être fiables!