06 décembre, 2005

Chaud au coeur

Ah... les conseils de classe! Que c'est bon de se retrouver en toute fin de journée pour évoquer formellement le cas de nos élèves. Quand ils sont affreux, c'est un calvaire. Quand ils sont gentils, ça peut être pire...
"On voulait dire qu'on a de très bons cours en anglais (m'énerve, elle), en histoire (m'énerve, lui) et en physique". Moi, avec mes textes à la con et mes bafouillages, je suppose que je peux aller me faire voir.

En plus, la proviseur adjointe a l'air de me prendre pour un gland. Elle me toise en posant les questions qui tuent, le genre qui restera irrésolu dans trois millénaires. "Qu'est-ce qu'on peut faire pour la prise de note, monsieur S.? "- elle a une façon horripilante d'articuler mon patronyme... Bah écoute, cocotte : avec 35 élèves, quatre heures de cours par semaine sans aucun dédoublement de classe, un programme embrassant toutes les subtilités de la littérature française et deux épreuves de bac à préparer, je pense en faire des pros de la dactylo.
A chaque fois qu'il est question de féliciter ou d'encourager un élève, elle me demande s'il n'y a pas d'objection, comme si j'étais un bourreau - ou un type tout connement incapable d'évaluer correctement un élève - , alors que j'ai déjà dit oui, grognasse!

Pour corser le tout, ma collègue d'anglais - vous savez, celle qui fait des cours parfaits (m'énerve!) décide de finir le conseil en se payant du prof de lettres - pourtant charmant, le garçon. Au moment d'examiner le 35ème élève de la liste, elle remarque ses difficultés en expression anglaise et suppose qu'il en va de même en français. C'est là que j'ai cette parole malheureuse quoique étonnamment sensée : "Pas de difficulté particulière dans la maîtrise de la langue; il doit se heurter à des difficultés propres à la structure d'une langue étrangè...
_ C'est langue vivante" me coupe-t-elle cavalièrement, avec un air de dédain.

Merde! Rencontrer des difficultés propres à une langue vivante, ça a du sens pour qui? Pour une conne, faut croire! Et pétasse, tu l'opposes à quoi ta langue vivante? Aux langues mortes? Vae te, asina!

G.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

euhhh je serais prof de langue étrangère alors? je prends bonne note pour ne pas choquer mes propres collègues de français avec lesquels je m'entends très bien au demeurant... Détail: le français est aussi une langue étrangère pour mes élèves... quant à vivante ça reste à prouver: tous des petits cons j'vous dis !