24 novembre, 2005

Baptême du Pneu

Tchouk... tchouk... tchouk... Oui, cette locomotive qui se traîne sur la route, c'est bien moi. Je savais bien que je n'aurais pas dû me lever, ce matin! Si je continue à rouler comme ça, je vais finir dans le décor, 'faut que je m'arrête... Appel de phares. Evidemment.
Bon joueur, le monsieur qui suit s'arrête. Il m'aide à sortir la roue de secours, mais ne peut rester. Evidemment. Oï poï poï! L'état du pneu! Ce n'est même plus ce qu'on appelle crever, à ce stade-là, ça tient de la guerre de tranchées...
Bon, j'ai un crique. La belle affaire. La poule regarde le cure-dent qu'elle vient de trouver avec moins de perplexité. Je finis par comprendre le fonctionnement de la bête, et la voiture se lève sans plus me contrarier.
Etape deux : comment démonter ce macchabée de caoutchouc? Le constructeur aurait-il songé à m'en parler dans son manuel? Direction boîte à gants. Eurêka! Cela dit, "déposez la vis supérieure, installez le guide de centrage et dévissez les autres vis", ça ne me parle pas. Je vois quatre vis, je les démonte toutes les quatre. Hop!
Hop? C'est dans quel sens qu'il faut tourner déjà? Pas dans celui-ci... ni dans celui-là... Attente. Il fait froid.

C'est trop bête quand même. Ah tiens! Si! ça se dévisse. C'est bien le diable! même dévissée, la roue ne se décroche pas! Bon, c'était quoi déjà cette histoire de guide de centrage? Astérisque : livrée seulement avec certains modèles. Je parie que j'ai un modèle bas de gamme, moi. On fera sans. C'est donc cette @#£ù*$ de vis supérieure qui maintient encore la roue? Où est-ce qu'elle se cache. Attente. Misère.
C'est là que je regrette de ne pas avoir de portable. Je ne peux pas appeler le bahut - vu mon retard, les élèves sont bien cons s'ils attendent encore devant la porte. Je ne peux pas appeler mon homme... Et pas une voiture pour s'arrêter. Quand je pense que dans le lot il doit y avoir vingt de mes collègues! Salissure de vos races, je vous marave vos tronches de gueux!

Bon, direction une habitation pour appeler au secours... Je fais quelques pas. Une voiture s'arrête, la vitre se baisse. "Tu as un pépin?". C'est N., un collègue matheux. "Tu veux que je jette un oeil?". Ouh que oui!
Finalement, pas de vis supérieure. La roue est juste bloquée. Nous ne sommes pas trop de deux pour la retirer! Elle résiste, la garce décédée! Le reste ne pose plus de problème. Hormis les engelures et la crasse.

Une fois au lycée, je n'ai qu'à chercher Mme Lamolle (CPE)... absente. Zut, faut aller voir Beth de Woodie, la secrétaire rocailleuse. "J'allais vous compter gréviste (ah c'est vrai, c'est aujourd'hui) et vous enlever un trentième (de salaire)". Cool. Escale permanence, pour récupérer mes braves élèves - que d'illusions perdues! La journée sera presque comme les autres, finalement.

Tu ne liras jamais ces lignes, N., mais je te remercie ici encore. Tu as mérité le titre de Sôter 2 (Sauveur). Rafaele, tu as trouvé un vice-empereur.

2 commentaires:

Rafaele a dit…

Que de vis et de vices ? Nicolas Sôter 2 en est-il pourvu ?

Les Pitous a dit…

Qui te dit qu'il s'appelle Nicolas?


Bon, ok, il s'appelle Nicolas...